MIA ♣ Cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche. (délai 31/05)

« Neal, tu crois que tu pourrais me trouver le plan de la bijouterie du coin ?! » Mon frère me regarda incrédule. Je m’affalais sur son lit, alors qu’il était –comme d’habitude- sur son ordinateur. A son regard, je pouvais deviner ce qu’il se demandait. Est-ce que j’allais remettre ça ? Refaire à nouveau un casse et lui demander de m’aider ? Est-ce que la première fois n’avait pas suffit à mettre un peu d’ambiance dans notre petite vie de famille aisée où tout doit être parfait ? « Ne me dis pas que tu es en train d’y prendre gout Mia si ?! » Il se détourna de son ordinateur et fit pivoter sa chaise vers moi. Je ne sais pas si on pouvait utiliser une telle expression. Cela dit, tout ce que je pouvais dire, c’était que j’avais trouvé ça excitant. Cambrioler une supérette – parce que oui, on avait commencé petit – sans se faire remarquer, sans même que les soupçons ne se portent sur nous. C’était juste jouissif. Alors oui, j’avais envie de recommencer. A vrai dire, j’avais même envie de tenter un casse à la Ocean Eleven. Mais c’était sans doute un peu trop tôt pour ça. Et je devais surtout attendre que mon frère soit totalement avec moi. Ce qui visiblement n’était pas encore tout à fait le cas. « Franchement ? Si. Et en plus, j’suis sûre que la bijouterie, tu vas adorer, ils ont un service de sécurité ultra pointu » Je savais qu’en disant ça, j’allais titiller la curiosité de mon frère. Neal était du genre passionné par les systèmes informatiques. Aussi, j’étais certaine qu’en lui parlant d’un système pointu, il allait prendre ça comme un défi et il allait m’aider. « T’sais Mia, aucun système ne me résiste, même pas celui du FBI » Je souris. Et voilà, qu’est ce que j’vous disais ?! Enfin, j’avais quand même du mal à croire que même le système de sécurité du FBI ne résistait pas à mon frère. Je savais qu’il était doué. Mais là quand même, c’était beaucoup plus complexe qu’un simple système de sécurité qu’on trouve dans une bijouterie ou ailleurs. « Ça veut dire que tu vas m’aider ?! » Je souris. Evidemment. De toute façon, son coté grand frère protecteur l’empêchait de me laisser faire ça seule. « Bien sur ! » Et voilà. Une fois de plus j’avais obtenu ce que je voulais de mon frère.

(...)

« Salut Mia, tu me fais un café ?! » Je relevais la tête vers Erin. Une des clientes quasi quotidiennes du café dans lequel je travaillais. Je l’aimais bien. On discutait souvent ensemble. De tout et de rien, et même souvent de moi, sans qu’elle ne s’en rende compte. « Salut Erin ! Oui, j’te fais ça de suite, tu veux un cookie avec ? » Erin était lieutenant de police, et je ne sais pas pourquoi, elle se confiait souvent à moi sur les affaires qu’elle avait à traiter. Et visiblement, un cambrioleur sévissait à Heavybrook. Enfin plutôt une cambrioleuse, mais ça elle ne le savait pas encore. « J’veux bien oui ! Merci. » Elle s’installa au bar et rapidement, je lui apportais son café et son cookie. « Alors quoi de neuf ? » Curieuse. Oui, je l’étais. J’aimais bien savoir où elle en était dans l’enquête sur les cambriolages, bien que techniquement, je savais qu’elle n’avançait pas vraiment, puisque je n’avais laissé aucune trace. « Oh, tu sais la routine. Il y a encore eu un cambriolage dans une supérette il y a trois jours et toujours rien. C’est incroyable. On dirait que c’est l’homme invisible qui agit ! » Je ris. Mon dieu, si elle savait la vérité.

(…)

« Alors, t’en es où ? » L’appartement de mon frère était une vraie porcherie, une vraie garçonnière. J’essayais tant bien que mal de faire la cuisine pour nous deux pendant qu’il finalisait notre prochain cambriolage. Le seul endroit qui était propre, c’était la table et pour cause, il avait imprimé des plans, des codes et tout ce genre de truc auquel je ne comprenais rien. « Viens voir, j’crois que là, on est bon ! ». Je souris. Ça signifiait qu’il avait sans doute trouvé la réponse à un de nos problèmes, la sortie de la bijouterie. Je m’avançais alors vers lui. « Regarde, tu vois là, il doit y avoir un passage, une espèce de sortie prévue en cas d’extrême urgence, faudrait que t’ailles jeter un coup d’œil ce soir ». Je regardais ce qu’il me montrait sur le plan. Effectivement, les plans indiquaient une sortie mais par les égouts. Je grimaçais. « Les égouts ?! T’es sérieux là ?! On est pas à Paris ici, les égouts ne se visitent pas, c’est dégueulasse ! » Non sérieusement. Tout mais pas les égouts. Je préférais encore escalader un mur, marcher sur une toiture mais pas les égouts. « Oh ça va miss sainte ni touche, tu veux la braquer cette bijouterie ou pas ? J’ai pas trouvé d’autres sorties, c’est ça ou rien » Je soupirais. Evidemment. Il n’y avait pas d’autres sorties que les égouts. « T’as regardé les accès pompiers et tout ça ? Le toit peut être ? » Clairement, j’allais tout faire pour éviter les égouts. « Je t’aurais bien proposé le toit, mais le problème, c’est que tu pourras pas en descendre, et si jamais les flics débarquent, tu pourras pas t’en sortir ». Je grimaçais à nouveau. Je savais de source sure que les flics n’avaient rien sur nous. Mais il était clair qu’on ne pouvait pas prendre un tel risque. Surtout que si je me faisais attraper il y avait de forces chances pour que mon frère se fasse également attrapé dans les heures qui suivaient. « Okay va pour les égouts, mais t’as pas intérêt à me faire traverser toute la ville ». Puisque je n’avais pas le choix. Autant minimiser la chose.

(…)

« Bon, Mia t’es prête ? A partir de maintenant tu as dix minutes avant que le gardien revienne faire sa ronde » Pas de soucis. 10 minutes. C’est à la fois très court et très long. Mais c’était largement suffisamment pour récupérer un maximum de bijoux. « Allez, c’est parti » J’étais un peu stressée. Fallait l’avouer. En même temps, je m’apprêtais à braquer une bijouterie dont mon frère venait de désactiver les systèmes de sécurité. « Bonne chance ma belle ». Il est mignon. Mais ce n'était pas de la chance dont j'avais besoin, mais du talent. J’entrais dans la bijouterie, jetant un coup d’œil rapide aux caméras. J’espérais que mon frère les avait désactivés. Vraiment. Je regardais ma montre, dans moins de dix minutes je devais être sortie. Ce qui me laissait six à sept minutes pour prendre un maximum de bijoux, et deux minutes pour rejoindre les égouts. Tout était calculé à la minute près, autant dire que je n’avais pas le droit à l’erreur et qu’il valait mieux que le gardien ne décide pas de revenir faire sa ronde plus tôt. Et par chance, ce ne fut pas le cas.

Une fois de plus, personne n’avait compris ce qui s’était passé dans cette bijouterie. Les journaux titraient en gros le cambriolage, sans n’avoir aucune idée de ce qu’il s’était réellement passé. A croire que c'était vraiment l'homme invisible, ou plutôt, la femme invisible

Rory Bishop a écrit:

J'ai tellement hésité avec ce pv. Magnifique choix en tout cas.
Bienvenue et bonne chance pour ta fiche.