Lux Saadi
~ MESSAGES : 50 ~ ARRIVÉE : 23/05/2013 ~ AVATAR : Keira ~ CRÉDITS : heardies ~ PSEUDO : Chloé/Wonderwoman.
- REAL HERO ~ ÂGE: 28 ans. ~ NOTEBOOK: ~ DISPONIBILITÉS : (3/3)
| Sujet: i'll cut your little heart out cause you made me cry. Mer 5 Juin - 18:37 | |
| Je ne sais même pas si j'ai vraiment envie de le faire. Je ne sais même pas si j'ai vraiment envie d'y aller. C'est avec automatisme que j'achète des fleurs, tellement en fait, que je suis complètement déconnectée lorsque je pénètre chez le fleuriste, au point même, que j'oublie les noms de ces fleurs, que l'on offre aux morts. Est-ce qu'au moins, il aimait les fleurs ? Je ne parviens même pas à m'en rappeler, moi qui voulait connaître tout ce qu'il aime, jusqu'au moindre détail, en espérant me démarquer. En espérant être pour la première fois, la préférée. Tu te souviens Papa, combien je savais tout de toi ? Il me semble que tu ne l'aies jamais noté. De toute façon, tu ne m'as jamais remarqué, alors non, tu ne le savais probablement pas. T'as jamais su combien je t'aimais, tu m'as jamais cru quand je te disais que plus tard, je voulais tout simplement être toi.
Une fois arrivée devant sa tombe, je reste statique, en me demandant combien de temps il faut rester devant, sans paraître trop froide, sans paraître sans cœur, en étant alors, une bonne fille. Mais tu vois Papa, ça ne me fait pas du bien d'être devant cette pierre tombale, ça ne fait que me rappeler d'avantage ton ignorance, ta déception constante, ton manque d'intérêt. Je sais plus si je t'aime ou si je te déteste, de m'avoir infligé tant de souffrances, de m'avoir, en réalité, complètement détruite. Ouais, à cet instant, j'ai cette foutue de cracher sur ta tombe, pour te témoigner d'un certain manque de respect, comme tu l'as toujours fait pour moi. Le truc, c'est que je ne peux pas. Parce que j'ai beau me rappeler uniquement que de mauvais souvenirs en ta présence, je te respecte. Plus encore, je t'admire, et d'ailleurs d'une façon assez masochiste, plus tu t'éloignais de moi et plus je t’idolâtrais. Plus je t'aimais, Papa. Où que tu sois, maintenant, tu réalises, ce que tu m'as fait vivre ? Ce calvaire sans fin, qui a modelé ce que je suis ? Un monstre, incapable d'avoir des relations solides avec les autres, qui ne se confie pas, qui ne sourit pas ? Plus encore, qui déteste sa propre sœur ? Et bien voilà, maintenant tu as de vraies raisons, de me regarder avec dédain et avec déception. Vois cette femme sans cœur, que tu as crée.
Des pas se sont entendre contre le gravier, et je n'y prête pas plus attention, jusqu'à ce que ses derniers s'arrêtent au niveau de cette tombe. Vesper. Je ne saurai dire à cet instant, ce qui se passe exactement dans mon cœur, si c'est la douleur qui m'assassine, ou la haine qui m'envahit : je n'en sais vraiment rien, la vérité, c'est que mon cœur, dans ce moment bien précis, se serre. « Frangine. » C'est avec distance et ironie que je balance ce surnom, comme si notre lien du sang avait encore une quelconque valeur à mes yeux. De façon un peu paranoïaque, je ne peux m'empêcher de me demander si elle n'a pas fait exprès de venir en même temps que moi : c'est vrai quoi, elle avait toute la journée pour y aller, pourquoi être venue durant ma pause déjeuner ? Cette supposition me fait sourire furtivement, parce qu'au fond, je sais très bien que ce n'est que le fruit du hasard : Vesper ne sait aucunement à quelle heure je m'arrête pour manger, tant nous sommes des étrangères l'une pour l'autre. « Tu veux peut-être que je te laisse seule avec Papa ? Après tout, ça a toujours été comme ça. Toi et lui au premier plan, et moi, au loin. » | |
|