TALKING TO THE MOON
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -64%
Cocotte ronde / faitout TEFAL en fonte 5 L Pierre ...
Voir le deal
79 €

 

 ✖ white dream, black memory.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Destan McAllistair

Destan McAllistair


~ MESSAGES : 71
~ ARRIVÉE : 23/05/2013
~ AVATAR : Johnny Depp
~ CRÉDITS : Lux Aeterna / Tumblr
~ PSEUDO : Citizen.

- REAL HERO
~ ÂGE: trente-cinq ans
~ NOTEBOOK:
~ DISPONIBILITÉS : Indéterminé

✖ white dream, black memory. Empty
MessageSujet: ✖ white dream, black memory.   ✖ white dream, black memory. EmptyJeu 30 Mai - 17:17

LOST
CONTROL
If you change your mind, I'm the first in line. Honey I'm still free, take a chance on me. If you need me, let me know, gonna be around. If you've got no place to go, if you're feeling down. If you're all alone when the pretty birds have flown : honey I'm still free. Take a chance on me


Il gardait constamment un carnet sur lui où les pages à moitié arrachées avaient pour voisines d'autres où des embryons d'œuvres se profilaient. Avec lenteur, il s'occupait de quelques détails, passant d'une image à l'autre avant de finalement cesser de rester embusqué pour aller jusqu'à une terrasse à proximité et fumer paisiblement. Le musée Dapper avait accepté de lui fournir de la place (toute une aile, en réalité) en prenant pour vrai l'une des toiles qu'il avait montré : un Rembrandt, délicieusement semblable à l'original et qui lui offrait l'opportunité d'afficher d'autres œuvres. Des paysages principalement, quelques scènes d'intérieur et en bout de parcours l'une des images dont il se délecta de la réaction des visiteurs — avec la peur au ventre cependant. Vesper y était représentée, le plus infime de ses traits, tandis qu'elle retirait l'un de ses escarpins ; vêtue d'une robe rouge échancrée sur le côté gauche, celui-là même où elle levait donc un peu sa cuisse qui se dévoilait dès lors. Sans être innocente donc, la toile portait un charme tout particulier qu'il attribuait au travail accompli sur le visage de la blonde, tourné vers l'artiste semble-t-il mais qui avait pris la scène non par le biais d'un appareil photo mais bien d'un pinceau. Destan ne possédait aucun cliché d'un tel moment, n'ayant travaillé qu'avec son esprit qui avait conservé presque intact certains souvenirs, ceux antérieur à ses « excès », à sa période la plus noire. Derrière la toile, il y avait un pilier et un renforcement, idéal pour se soustraire dès lors de tous les regards tout en percevant des morceaux de conversations. On dirait vraiment que c'est elle lui parvenait ; probablement Monsieur Nelson qui a payé un artiste pour l'immortaliser. Il serrait les dents, se consacrait un peu plus à son carnet qui se froissait toujours plus sous ses manipulations. Intérieurement, McAllistair espérait que son plan ne fonctionne pas. Accoudé sur l'une des rambardes à la terrasse, il enivra ses poumons d'une épaisse fumée de Lucky Strike — tremblant de tout son cœur quand une voix l'interpella. Le son était humain et masculin mais il se retourna comme si le diable avait gueulé son nom. C'était l'un des responsables du musée et il lui indiqua que les visiteurs étaient désormais interdits de circuler, on avait réservé la place pour toute l'après-midi et il était invité à attendre cette fameuse guest-star s'il le désirait à l'entrée ou bien à patienter dans le couloir. Il opta pour la seconde idée. La pensée de lui, accueillant celle qu'il présumait être Vesper, ré-haussait les tremblements de ses mains. De nouveau, Destan se retrouva seul sur la terrasse, balançant sa clope.

Faut que je dégage traversa son esprit mais alors qu'il suivait des yeux son mégot, il le perdit de vue et à la place ses yeux discernèrent une voiture : un individu ouvrant la porte arrière d'où émergea une jeune femme qui fit manquer à son cœur quelques battements. Il se visualisait bien l'intérieur de son corps, un batteur frappant l'organe mais se trompant à deux, trois, quatre reprises, heurtant à la place les poumons dont l'air s'expatria en une bouffée longue. Piégé, il était piégé. Il recula de plusieurs pas pour éviter d'être visible depuis en bas, retournant dans l'exposition où tous ces tableaux lui parurent être des visages se moquant de lui. Il retrouva sa place favorite, s'essayant à diminuer son tempo cardiaque, stoppant le projet pour ressortir de sa planque et récupérer son carnet tombé sur le sol. Destan avait l'impression d'être un adolescent qui voulait faire une surprise à sa compagne, timide et terrifié à l'idée que ça ne plaise — cependant il n'était qu'un ancien alcoolique qui voulait revoir celle qu'il avait frappé pendant presque toute une année. La stupidité de son acte lui parut d'autant plus grande et il était décidé à ne pas apparaître aux yeux de Vesper, il avait été trop longtemps un cancer et maintenant elle avait une vie, sa vie. Ce qu'il pouvait dire n'avait aucun intérêt, les mots ne guérissent pas les actes antérieurs, ils ne font que les maquiller un bref instant au mieux. Il était condamné à son image de bourreau méprisable. Le bruit des talons manqua de lui arracher une plainte grave — l'excita. Car ce n'était pas n'importe qui, actuellement, qui passait de l'un à l'autre des tableaux, s'arrêtant parfois : mais déterminée à trouver l'objet de l'exposition qui durait maintenant depuis une semaine et qui avait dû avoir assez de retours pour parvenir jusqu'à elle. McAllistair avait bien entendu veillé à donner une fausse identité, embrouillant un peu plus les cartes et s'accordant ainsi le bénéfice d'attiser la curiosité. Il jouait cependant son existence : à ce que lui avait entendu, les individus osant importuner la compagne de Mr. Nelson se retrouvaient souvent en de mauvaises postures. Le bruit de pas se rapprochait de sa cachette, du dernier tableau. La gorge de Destan était sèche et le fait qu'il ait fumé il y a peu renforçait le sentiment d'avoir parcouru un désert. L'artiste détermina que l'invitée ayant privatisé tout le couloir était maintenant à deux mètres de lui, immobile et silencieuse face à sa propre représentation.

Il fallait qu'il se reprenne, bien des années s'étaient écoulées et il n'était plus l'amas de haine empestant l'alcool ; pour l'occasion, il avait enfilé des habits propres, une chemise en jean bleu, correspondant avec le pantalon du même tissu/même couleur. Ses cheveux étaient à peu près arrangés, juste une mèche toujours rebelle mais dès qu'il s'essayait à la replacer d'autres mèches se mêlaient à la partie. Destan émergea de son abris et fut surpris dès son premier pas par le parfum féminin qui déblaya tous les résidus de Lucky dans ses bronches, lui octroyant un bref vertige alors qu'il osait enfin élever la voix. « Bonjour, Madame Nelson. » Mains dans le dos, il s'avança en ayant le regard légèrement baissé, le relevant un peu pour mieux observer qu'il avait tout l'intérêt/l'attention de Vesper. Volontairement, il laissa une distance de sécurité entre elle et lui (deux/trois mètres), se doutant bien qu'elle n'allait pas se jeter dans ses bras mais ne souhaitant pas non plus recevoir le revers d'une main tant il se sentait déjà angoissé et fiévreux. « Excuse-moi d'avoir usé d'un tel.. (sa main se leva vers le tableau, retomba finalement) stratagème. Tu peux partir sans un mot dès à présent si tu le souhaites. Je ne suis cependant pas là pour te blesser, même si ma seule présence doit suffire à cela. » Il avait beau être terrifié à l'intérieur de lui, il s'exprimait clairement, marquant de bonnes pauses, respectant consciencieusement son cycle de respiration et parvenant à regarder parfois Vesper : parfois pas le moins du monde. Elle était plus ravissante que dans ses souvenirs, ou alors l'âge avait conféré à toute sa silhouette un érotisme qui n'était qu'à ses débuts quand ils se fréquentaient. « J'aurais pu appelé, mais tu n'aurais pas répondu. J'aurais pu venir au casino, mais j'aurais probablement fini dans un caniveau à l'arrière du bâtiment après une correction sévère. Je souhaitais juste te revoir un instant, et m'excuser. Même si cela ne doit être qu'une bien maigre compensation après tout ce que je t'ai fait subir, je tenais à te dire à quel point je suis désolé de m'être comporté ainsi avec toi. Je n'attends pas de toi quoi que ce soit, sache-le : et je quitterais la ville dès l'heure à venir si cela est ton souhait. » Et maintenant, le silence. Il avait eu beau imaginer la conversation encore et encore, tous les scénarios se jouaient sur la réaction de Vesper, allant du pistolet sorti de son sac à main pour l'abattre aux larmes qui glissaient le long de son joue et et à son pardon éternel tout en se ruant sur lui. Destan misait sur son départ sans avoir exprimé la moindre syllabe et sur une injonction à l'un de ses gorilles de la sécurité pour que McAllistair ne sorte pas d'ici sans les deux jambes cassées et sa main directrice broyée mais il pouvait toujours espérer un autre destin. Au final, il ne savait pas quoi regarder : s'il baissait trop le regard, il se retrouvait à observer la poitrine de Vesper ; il le décala finalement jusqu'à la toile qui lui avait permis d'attirer la jeune femme hors de ses habitudes. Pour le meilleur mais surtout pour le pire.

Revenir en haut Aller en bas
Vesper Saadi-Nelson
ADMIN (+) BYE BYE, BLACKBIRD.
Vesper Saadi-Nelson


~ MESSAGES : 871
~ ARRIVÉE : 21/05/2013
~ AVATAR : mrs scarjo.
~ PSEUDO : hey jude. | cyrielle.

- REAL HERO
~ ÂGE: trente-deux ans.
~ NOTEBOOK:
~ DISPONIBILITÉS : On va s'calmer un peu, hein. (0~3)

✖ white dream, black memory. Empty
MessageSujet: Re: ✖ white dream, black memory.   ✖ white dream, black memory. EmptyJeu 30 Mai - 20:01


VOUS AVEZ PEUT-ETRE FINI AVEC LE PASSE, MAIS LUI N'EN A PAS FINI AVEC VOUS.
~ DESTAN & VESPER.

« Je vous assure, madame, que c'est votre portrait craché. C'est un merveilleux cadeau que vous a fais votre mari. » Vesper tente, tant bien que mal, de cacher sa surprise à l'entente de cette phrase énigmatique. Elle ignore de quoi parle ce joueur de poker, fervent adorateur du casino Nelson, et n'est pas bien sur de vouloir le savoir. La vérité l'effraye. Pourtant, sa curiosité légendaire la pousse à en savoir plus, et c'est d'une voix faussement assurée qu'elle répond. « Et comment s'appelle ce peintre, déjà ? » « Je ne sais plus vraiment, c'est un nom espagnol je crois. Barros, Barreres... » Vesper prend congés, tout sourire, de cet homme qu'elle commence à bien connaître, et à qui elle a déjà du voler des dizaines de milliers de dollars, à force de malchance au poker ou à la roulette. En un sens, elle est rassurée. Elle s'est crue, pendant une fraction de seconde, dans un de ces cauchemars irréalistes qui vous laissent la bouche pâteuse au réveil, les membres tremblotants de terreur et de crainte. Elle s'est imaginée faire face au fantôme de son passé, à ses yeux mort et enterré. Heureusement, le peintre ne se nomme pas McAllistair et cette simple assurance la rend plus curieuse encore de ce fameux tableau que tout le monde lui dépeint avec tant de beauté et de perfection, de charisme et de douceur. Bien qu'elle peine à croire être la muse d'un artiste qu'elle ne connait pas, elle ne tarde plus à réserver la galerie, au moins pour une après-midi. S'imprégner des lieux, admirer les chefs d’œuvre prometteurs puis, clou du spectacle resplendissant, voir son propre portrait dans la salle d'un artiste peintre prometteur qu'elle ne connait ni d'Eve, ni d'Adam. Une fois de plus, son ordinaire se voit chamboulé par une arrivée étrange et inexpliquée au cœur même de son existence. Vesper, néanmoins, s'est habituée à ne plus connaître la rudesse ennuyeuse du quotidien et ne s'en plaint certainement pas. Elle aime ne pas savoir de quoi demain sera fait, pas plus qu'aujourd'hui, par ailleurs. Chaque jour de sa vie lui offre diversité, bonheur et lot de problèmes conséquents. Elle règle ces derniers, et profite des autres, parcourant le chemin de son existence avec l'homme qu'elle aime et à qui elle a juré fidélité pour le meilleur comme pour le pire, dans la maladie et dans la pauvreté. Pour le moment, ils n'ont connu que bonheur et richesse. Vesper n'aurait pu rêver mieux et s'en émerveille chaque jour, remerciant la bonne étoile invisible qui semble peser sur sa jolie tête pour la vie de paillettes qui est la sienne.

Le fameux jour est arrivé et la première pensée de Vesper, alors que ses yeux s'ouvrent sur la fenêtre ensoleillée, est pour ce peintre inconnu qu'elle est impatiente de rencontrer. Elle ne connait pas son nom, son visage lui est totalement étranger et elle se délecte par avance de cette découverte, de cette journée qui devrait être prometteuse. Le surprenant, le bizarre, l'incroyable l'attirent, l'excitent plus qu'ils ne le devraient : elle est femme à sensations, et elle ne craint rien plus que l'ennui qui guettait autrefois sa vie. « Tu es sure que tu ne veux pas que je t'accompagne, chérie ? » Revenue brutalement sur la terre ferme, Vesper est assise devant son miroir, coiffant sa longue chevelure dorée, son mari venant de faire son entrée dans la pièce. Il semble inquiet, et n'aspire qu'à passer la journée avec sa douce et tendre. Pourtant, elle a tôt fait de lui interdire cet écart de conduite, arborant ce sourire doucereux d'ange amoureux. « Tu as quelques affaires à régler, Wren. Tu le sais aussi bien que moi. Je te promets que je ne serais pas longue, et puis, je ne risque rien. Tu penses vraiment que c'est un guet-apens ? » Rien qu'à cette pensée absurde, Vesper laisse échapper un petit rire enfantin. Elle est flattée, toutefois, que son époux s'inquiète pour elle, et ils ont vraisemblablement de quoi. Tous deux propriétaires d'un casino extorquant aux gens des milliers de dollars chaque soir, roi et reine du monde souterrain d'Heavybrook et éminent couple respectable à la ville, ils attisent tant le respect que les jalousies. La jeune femme tente de faire oublier sa crainte à son époux, et se glisse à ses côtés pour déposer un bisou sur ses lèvres. Elle reste une femme prudente et intelligente, capable de se sortir de toute situation improbable ou délicate grâce à la bonne étoile qui veille sur elle. Vesper enfile une jolie robe rouge, une parure en argent, et se coule une dernière fois dans le dos de Wren, avant de le laisser seul dans leur grande chambre.

La route n'est pas bien longue jusqu'à la célèbre galerie, néanmoins, Vesper ne peut s'empêcher de trépigner d'impatience sur la banquette arrière de la voiture. Une sensation étrange tiraille son cœur, et elle sent que cette journée sera constructive, pleine de son lot de surprises, de découvertes ou de divertissements. Elle aime cette façon d'aborder chaque minute de son existence. Poser un pied sur le sol et admirer la devanture de la galerie l'empli de joie, alors qu'elle s'imagine déjà demander à ce fameux peintre comment il a bien pu la connaître assez longtemps pour pouvoir dessiner son portrait. Est-ce vraiment un cadeau secret de Wren, qu'elle va désormais découvrir ? Est-ce le portrait d'une autre, évidence plus que probable et plus rationnelle ? Nombre de personnes sont déjà venus la voir pour lui faire part de leurs impressions sur ce fameux tableau, mais elle ne peut le croire avant de l'avoir admiré de ses propres yeux. Alors enfin, elle fait son arrivée dans l'aile de la galerie réservée à cette exposition temporaire et fait claquer ses talons sur le sol blanc, toute entière entourée de diverses peintures. Bien qu'elle ne soit pas experte en la matière, Vesper peut reconnaître en chacune de ses toiles un coup de maître similaire. Autrefois, un homme lui avait parlé de sa passion pour l'art, et lui avait donné quelques conseils. Aujourd'hui, elle peut se rendre compte à quel point il disait vrai. Mais elle ignore pourquoi, elle se sent mal dans cette galerie. Une certaine ambiance l’oppresse, sert sa poitrine et compresse sa gorge. En un sens, elle a une légère impression de déjà-vu lorsqu'elle parvient à un tableau qui ne représente qu'une obscurité morbide, et dans lequel on peut discerner une forêt morose en arrière plan. Un tableau qui l'effraie, qui lui donne bizarrement envie de rebrousser chemin. Mais, rationnelle, Vesper se reprend et poursuit son ascension, s'arrêtant quelques minutes devant chaque tableau, n'admirant que ce qu'ils représentent, et non leur description. Ainsi, elle ne songe même pas à vérifier le nom du peintre, et désormais, cela lui importe peu. Elle se laisse transporter dans cet univers tout particulier, oubliant jusqu'au fondement même de sa visite. C'est pourquoi une nouvelle surprise la transporte lorsqu'elle parvient au fameux tableau, celui qui représente une femme, blonde, vêtue d'une merveilleuse robe rouge et qui retire un de ses escarpins noirs. Identique à celui qu'elle porte aujourd'hui.

« Bonjour, Madame Nelson. » Vesper ne peut s'empêcher de sursauter. Surprise, terrifiée, fascinée, toutes les émotions s'emparent d'elle alors qu'elle regarde le fameux tableau dont on ne cesse de lui parler depuis plusieurs jours. Et voilà qu'une voix bien connue accroche ses tympans et la laisse en plan, soucieuse aux larmes. Elle veut s'enfuir, se terrer dans un trou de souris, oublier le monde qui l'entoure et la vie qui la rattrape. Elle qui croyait naïvement s'être enfin extirpée de cette spirale infernale, voilà que la désillusion s'empare d'elle, et rend ses mains tremblantes. Elle n'ose même pas diriger le regard vers celui qui parle, elle l'a déjà bien assez vu dans ses songes et le connaît encore par coeur. Aussi, elle s'accroche au tableau, comme s'il était le lien entre la réalité et le cauchemar qui est en train de se dessiner devant elle. Elle le laisse parler, écoute vaguement, un peu dérangée par ce bourdonnement qui atteint ses oreilles, la peur qui enserrer ses entrailles. La peur.. Il la terrifie encore, comme si ce fantôme avait, lui seul, le don de détruire la belle assurance dont Vesper est si fière. Elle ne le coupe pas, ne l’interromps pas, ne le regarde pas, comme si, tout simplement, il n'existait pas. A ses yeux, c'est un peu le cas : il n'existe plus depuis que ce fameux jour, dans sa chambre d'hôpital, elle lui avait ordonné de disparaître. Lorsqu'il se tait, néanmoins, elle plante enfin son regard dans le sien...

Il a énormément changé. Douze ans ont passé, et il est indéniable qu'il n'est plus aussi jeune qu'autrefois. L'âge a commencé à s'emparer de son visage qui gagne en charisme. Mais malgré toutes les transformations physiques, cet homme demeure le même. Celui qui, des années auparavant, avait jeté la belle au sol, avait frappé son joli visage, l'avait violemment plaquée contre un mur avant de lui asséner une gifle dont elle n'oubliera jamais l'intensité. Encore aujourd'hui, elle la sent claquer. Et cela seul suffit à la sortir de cette léthargie qui s'est emparée d'elle, saisissant ses membres et bloquant sa gorge, l'empêchant ainsi de parler. Lorsqu'elle ouvre enfin la bouche, c'est une voix sèche et froide, presque rauque, qui s'échappe de ses lèvres. « Pour qui tu te prends ? T'as pensé à mon mari un peu ? Lorsqu'il verra ça.. » Elle désigne le portrait du doigt, puis poursuit : « .. Je te confirme que c'est au fond d'un caniveau que tu finiras, salement amoché, si t'es encore en vie. Lui aussi, il est violent. Seulement, il se contente de tabasser ses ennemis, non la femme qui l'aime. » De la rancoeur, de la colère, de l'agacement et une pointe de désespoir se mêlent sur son visage qui se ferme. Instinctivement sur ses gardes, elle recule d'un pas alors que son fantôme s'approche du portrait qu'il a lui même peint. Vesper se doit, néanmoins, de reconnaître qu'il a un coup de pinceau nettement plus perfectionné que douze ans auparavant, et elle l'aurait félicité, si la rage ne s'était pas faite aussi omniprésente. « Il me semble que tu as quelque peu oublié la dernière parole que j'ai eu à ton égard. Alors, je vais recommencer. Sors de ma vie, Destan. Maintenant. Et emmène ce... portrait avec toi, ou que tu ailles. En enfer, ce serait bien. » Destan. C'est la première fois qu'elle prononce ce nom qui semble lui brûler les lèvres tant il sort tout droit des griffes de Satan. Néanmoins, nommer les gens et les choses, c'est les faire exister. Alors oui, Destan est revenu. Et il n'aurait pas du.


Revenir en haut Aller en bas
Destan McAllistair

Destan McAllistair


~ MESSAGES : 71
~ ARRIVÉE : 23/05/2013
~ AVATAR : Johnny Depp
~ CRÉDITS : Lux Aeterna / Tumblr
~ PSEUDO : Citizen.

- REAL HERO
~ ÂGE: trente-cinq ans
~ NOTEBOOK:
~ DISPONIBILITÉS : Indéterminé

✖ white dream, black memory. Empty
MessageSujet: Re: ✖ white dream, black memory.   ✖ white dream, black memory. EmptyJeu 30 Mai - 23:07

LOST
CONTROL
If you change your mind, I'm the first in line. Honey I'm still free, take a chance on me. If you need me, let me know, gonna be around. If you've got no place to go, if you're feeling down. If you're all alone when the pretty birds have flown : honey I'm still free. Take a chance on me


Les mots frappent — le travaillent au corps, les crochets creusant un tunnel sur son côté droit avant qu'un uppercut ne lui brûle l'une des joues. Destan restait pourtant debout mais la seule variante dans ses déplacements fut de se décaler sur le côté et de mettre une main sur le mur comme pour se retenir de tomber. Ses jambes, malgré le fait qu'elles portent sa carcasse depuis trop d'années, n'ont cependant aucune douleur, aucune crampe à déplorer. Mais le regard et la voix de Vesper le mettent à mal et sous chaque syllabe McAllistair ne peut s'empêcher de se revoir en train de la cogner et cette idée le révulse tant qu'il en a l'estomac soudain douloureux. Il passa langue sur sa lèvre inférieure, prenant une respiration et s'attendit à tout instant à la voir tourner des talons et fuir cette réminiscence du passé qui réapparait. La blonde n'en faisait rien car tout simplement le temps était ralenti et qu'il n'avait qu'une brève fenêtre pour parvenir à atteindre son objectif — qu'il ne connaissait toujours pas. Mais elle était là, lui aussi, et cela lui semblait être sa dernière occasion au monde de faire enfin quelque chose de bien. Aucune falsification, aucun revers de la main : juste Destan McAllistair faisant face à l'amour de sa vie dont il ne peut s'empêcher de vouloir la compagnie.   « Je n'ai rien oublié, Vesper. Rien. Je.. Tu auras tout ton temps après être sortie pour indiquer à ton mari que ton ex petit-ami violent est en ville et je lui fais confiance quant à mon traitement. Offre-moi une poignée de minutes, s'il-te-plait? Je te promets de ne pas m'approcher de toi.     » Il perdit une de ses mains dans ses cheveux tout en méditant à ce qu'il pouvait bien foutre d'une poignée de minutes avec Vesper, elle ne semblait pas le moins du monde intéressée à ne serait-ce que le regarder et la seule lueur joyeuse qu'il pouvait faire naître dans ses yeux ne serait possible qu'en se jetant par la terrasse la tête première. Il ne pouvait pas lui sortir le couplet du "j'ai changé", c'était cliché et stupide, qu'il ait changé d'habits ou de boissons ne rentrait pas non plus dans le cadre d'une conversation qu'elle pouvait juger intéressante. Il n'y avait plus que la vérité nue, celle dont elle n'allait pas manquer de se moquer mais c'était son dernier rempart contre la colère sourde qui vivait en la blonde.  « J'ai essayé de t'oublier, Vesper. J'ai essayé. Je.. Je sais que tu es heureuse maintenant, loin de moi, et qu'aucune de mes paroles ne pourra effacer notre relation. Mais je ne peux pas, Vesper, je ne peux pas te sortir de ma vie. »

Avec l'une de ses phalanges, il donna un bref mouvement sur la toile, ne songeant qu'après coup que cela ne pouvait que faire ressortir le spectre du Destan cogneur mais déjà il se remettait à parler. « Je ne t'ai jamais vu dans cette tenue, ni dans la plupart des autres dans lesquelles je t'ai peinte. Et pourtant je parviens à te reproduire, encore et encore. Je pensais.. Je .. Peut être qu'en te revoyant enfin, j'allais me faire à tout ça. Mais.. » Plus il s'exprimait, plus il lui semblait se débattre dans de l'eau froide, l'enserrant et le condamnant à une mort terrifiante. C'était vain. Les happy end n'existent que dans les films à l'eau de rose, et ne mettent pas en scène des individus comme McAllistair si ce n'est comme mari imbuvable dont le femme se doit de tuer pour mieux retourner dans les bras du vrai héros. Destan accusait son âge et ses crimes, perdu un bref instant dans ses pensées tout en reculant encore d'un pas pour s'assurer de ne pas inquiéter Vesper par son silence. Aucun aveu sur le fait qu'il était sobre depuis plusieurs, ça aussi ne devait pas être intéressant pour elle : il n'avait rien à communiquer et cela depuis le début, des excuses et puis s'en va. La blonde ne pouvait que sourire de voir son bourreau n'être plus qu'un être muet condamné à la peindre au lieu de dormir, elle aurait enfin un sommeil plus paisible dès ce soir.  « Je ne veux pas n'être qu'un cauchemar dans ton esprit. »  souffla-t-il tout en fermant les yeux. Il pouvait vivre avec l'idée qu'elle soit heureuse sans lui — pas avec celle qu'elle le haïssait de toute son âme. Mais ce n'était pas en basant sur leur relation passée que tout cela était possible, en même temps il voyait mal comment la convaincre de se revoir de temps à autre. Et pourtant, il avait diablement envie, souhaitant renouer avec les coïts d'antan où il avait tout loisir de la sodomiser et de l'entendre gémir de douleur et de plaisir. « Tu as une nouvelle vie et je ne suis pas là pour la détruire. Je veux juste pouvoir te voir de temps à autre, je sais que c'est stupide, délirant et d'autres adjectifs encore. Tu n'es pas obligée de me répondre maintenant ni même jamais, tu peux te retourner et partir sans un mot. Et dès lors tu n'entendras plus jamais parler de moi. » Ce qui impliquerait un retour à l'alcool ou une tentative de suicide réussie : les neurones de Destan commencèrent les paris. « Je suis sincèrement désolé de ce que je t'ai fait vivre, Vesper. J'aimerais pouvoir revenir dans le temps mais je ne peux pas, tout ce que je peux faire c'est espérer que tu me laisseras assez de temps pour te montrer un autre visage de moi. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





✖ white dream, black memory. Empty
MessageSujet: Re: ✖ white dream, black memory.   ✖ white dream, black memory. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
✖ white dream, black memory.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TALKING TO THE MOON :: HEAVYBROOK :: Blackburn road-
Sauter vers: