Lohàn ◮ And after all, I was alone in the darkness.

« Lohàn, tu veux bien venir m’aider s’il te plait ? » D’un bond le jeune homme sauta du lit sur lequel il dansait frénétiquement au rythme assourdissant de la musique, et descendit rejoindre sa mère qui portait un grand panier de linge. « C’est bon maman, je m’occupe de ça ! »D’un bras, Lohàn libéra les bras chargée de sa mère, et se dirigea avec précipitation à l’étage au dessus où se trouvaient les machines à laver. Oui, bous avez bien lu « les », la famille Al Drahi était plus que nombreuse, sept enfants, tous avaient été adopté. C’était le vœu d’un homme et d’une femme fortunés d’origine indienne, qui dans l’impossibilité de fonder une famille avaient décidé de prendre sous leur aile, petits garçons et petites filles du monde entier. Lohàn avait été adopté à l’âge de trois ans, alors qu’il se trouvait en Roumanie, à Sibiu, dans une maison d’enfant où il avait du mal à trouver sa place. Vivre comme il le voulait tout en respectant les autres voilà comment il avait été élevé. Oui, qui dit indiens, dit bouddhistes. Du haut de ses dix-sept ans, le jeune blond ne comptait plus le nombre de fois où l’on lui avait demandé de répéter son nom de famille. C’était clair que les photos de famille offraient un décor bien surprenant, ils étaient tous différents, mais tous si similaires en vérité. Et puis, en Inde lorsque l’on est blond et blanc on ne passe pas vraiment inaperçu. Seulement, après des années de joie de vivre dans les rues colorées de Jabalpur, et dans l’immense maison pleine de richesse des Al Drahi, les indiens décidèrent de prendre le large pour aller vivre le rêve américain.

"Non ! Je veux rester en Inde ! Pourquoi vous voulez qu’on parte ? Qu’est-ce que je vais dire a Radjish ? » Lohàn se tenait en face de ses parents, la mine renfrogné seul au milieu de tous ses frères et sœurs, certains n’osant pas exprimer leur mécontentement, d’autres trop petits ou trop raisonnables pour le faire. « Avec papa on a beaucoup réfléchit, c’est mauvais ici, on trouvera tout ce qu’il nous faut en Amérique et au moins, vous serrez mélangés aux autres, il vous faut découvrir l’Europe. » Devant son monologue tout fait, il ne put s’empêcher d’hausser les sourcils. Ils allaient s’envoler jusqu’en Amérique laissant leurs amis, leur famille, pour vivre un rêve Américain dont il n’avait pas du tout envie. Il pleura beaucoup, mais ce que leurs parents avaient cru être un nouveau départ pour fructifier leur richesse allait vite se transformer en rêve déchu. Ils s’installèrent à Boston, mais souffrant de la concurrence et des nouveautés , et ils ne pouvaient continuer à puiser indéfiniment dans les réserves de l’argent qu’ils avaient gagné jusque là. Pour arranger tout ca, tous les enfants en âge de le faire commencèrent à enchainer des petits boulots, même si Lohàn en tant que l’un des ainés, proposa que personne ne travaille avant vingt-trois ans. Comme si cela ne suffisait pas, le père Al Drahi mourra d’une crise cardiaque, un matin où tout semblait paisible et calme. Ce fut la deuxième et al dernière fois que Lohàn pleura de toute sa vie, à vingt-quatre ans. Il continua à aider sa famille, mais ils déménagèrent à Heavybrook dans une maison plus petite. Seulement, son métier de garagiste battant de l’aile, il commença à voler, histoire de revendre des bijoux et des biens à des trafiquants qui lui en donnait un bon prix. Lohàn vit sa vie de jeune vagabond sans problème, mais qui sait ? Peut-être que son petit jeu se retournera vite contre lui.