TALKING TO THE MOON
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 Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}

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Ainsley Moore

Ainsley Moore


~ MESSAGES : 183
~ ARRIVÉE : 30/05/2013
~ AVATAR : kaya scodelario
~ CRÉDITS : avatar ; Psychotic Kid - signature ; tumblr
~ PSEUDO : Drey.

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~ ÂGE: vingt-quatre ans
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MessageSujet: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyVen 31 Mai - 11:22


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Je ne peux plus continuer comme ça. On ne peut plus continuer comme ça. La tentation est trop forte. Rester contre lui ne me suffit plus. J'ai besoin de plus, oui, de bien plus. Je sais pertinemment qu'il ne pourra pas m'offrir ce dont j'ai pourtant besoin. Et pour cause, nous sommes bien trop fières pour nous l'avouer. Nous avons beau avoir passé la plus grande partie de notre enfance tous les deux, toute notre adolescence à dormir ensemble, sans compter ces dernières années passées à dealer en duo, cela ne suffira pas à combler ce manque. Depuis quelques mois, j'ai pourtant fini par trouver la solution. La drogue. Pas n'importe laquelle, la drogue dure. Le genre de drogue qui vous emmène dans un pays lointain, dans un gros délire comme le dirait certains de façon plus simple. Une fois sous l'emprise de cette fameuse drogue, je parviens à tout oublier. La mort de ma petite sœur. Tous ces sentiments que je ressens à l'égard de Sohan. Sans oublier ma propre décadence. Je ne me ressemble plus. Elle est bien loin la petite Ainsley qui jouait à la poupée dans sa chambre. Bien loin celle qui séchait les larmes de Sohan et qui l'écoutait parler pendant des heures. Souvent défaite, je n'ai plus la force d'écouter qui que ce soit à présent. Les seules personnes avec qui je suis à peu près sobre sont mes clients, à qui je vends ma drogue pour mieux acheter la mienne. Sohan, la seule personne pour laquelle je suis revenue ici il y a maintenant quelques années, se fiche bien de ce que je peux faire. Enfin ça, c'est ce qu'il compte me faire croire. Car au fond, ça le touche de me voir me détruire de la sorte. Je n'ai pas eu d'autre choix. Je suis déjà bien enterrée.

Je suis donc sur mon canapé, comme à mon habitude. Mon studio est devenu ma grotte, mon terrier, mon repère. C'est le seul endroit où je peux me shooter loin des regards indiscrets. Le seul endroit où personne ne me reprochera de "rater ma vie". Après tout, elle est déjà plus ou moins ratée, étant donné où j'en suis. Certes, je n'ai pas fait grand chose pour mettre fin à toute cette galère, et j'ai rapidement choisi la voie la plus simple. Se droguer et boire pour oublier. Bien trop simple. Et pourtant si rassurant. Ce jour-là, il est à peine midi, et j'ai déjà fumer une dizaine de cigarettes. Pas n'importe quelles cigarettes, si vous voyez ce que je veux dire. Sans compter ces quelques lignes, dont il reste quelques traces blanches sur la table basse du salon. Bouteille de whisky à la main, je prends une énième gorgée, ma vision se faisant de plus en plus floue. Je me sens faible et c'est après seulement quelques minutes que je termine par m'endormir. C'est en me réveillant que je fais face à Sohan, qui est assis sur une chaise, juste en face du canapé, le regard rivé sur moi. « Sohan... Je... Ma tête... » Je dépose ma main droite sur mon front, bel et bien consciente de mon état déplorable. Je n'ai pourtant participé à aucune fête. Je me suis contentée de la faire seule, chez moi. « Comment t'es... Rentré ? » Je lui pose cette question tout en étant plus ou moins consciente de la réponse. Une fois défaite comme je le suis, il m'arrive souvent d'oublier de fermer ma porte à clé. Je me redresse, me retrouvant en tailleur, toujours sur le canapé principal. « Tu veux un verre ? » Je lui tends la fameuse bouteille de whisky, un sourire amusé au coin des lèvres. Après tout, il vaut mieux en rire qu'en pleurer n'est-ce pas ? Je grimace, toujours paralysée par cet affreux mal de crâne.

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Sohan Hadley

Sohan Hadley


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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptySam 1 Juin - 18:32



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Toquer. Une fois. Deux fois. Trois fois. Sohan durant quelques instants hésita, immobile sur le pas de la porte. Il attendit quelques secondes supplémentaires, encore. Toqua à nouveau. Un soupir légèrement déçu s'échappa d'entre ses lèvres lorsque, incertain il posa sa main sur la poignée de porte. Pénétrant finalement dans l'appartement qu'Ainsley n'avait même pas pris la peine de fermer, c'est à pas de velours qu'il s'avança dans le logis de cette dernière, ne souhaitant pas se faire remarquer. De ces stigmates perpétuelles qui jamais ne s'en iraient ; il resterait toujours le petit enfant discret. Même avec elle. Encore plus avec elle, finalement.
Lorsqu'enfin Hadley arriva dans le salon, plusieurs sentiments se mêlèrent ensemble. Il semblerait alors que, quand bien même cela puisse être difficile à cerner, soudainement à la vue du piteux état de Moore, l'inquiétude prit possession du jeune homme. Il resta stoïque, ravalant sa salive et sa fierté, toujours muté dans son silence. Il n'avait pas besoin de parler. Elle ne l'écouterait pas. Ne l'entendrait pas. Alors, discrètement il s'approcha d'elle, tremblant - quand bien même il tenta de le cacher. Accroupi devant le canapé, glissant une main sur son visage, il vérifia simplement qu'elle respirait. Juste cela, glissant son index sous son nez en prenant garde à ce qu'il ne la touche pas - il ne souhaitait pas la réveiller, les dégâts n'en seraient que considérables. En effet succédait à l'inquiétude la colère. Se redressant subitement, il contourna la table basse pour venir s'asseoir dans a chaise face au canapé, ne la quittant pas des yeux. Pas un seul instant, jamais. Il avait bien trop peur pour cela. Seulement, vicieusement la haine et la culpabilité se glissaient dans ses veines, s'infiltraient dans son épiderme et jusque dans ses organes sans qu'il ne puisse rien y faire. De ces choses auxquelles il n'était pas habitué, de ces choses qu'il haïssait. Il détestait Ainsley pour cela. Cette façon systématique qu'elle avait de lui faire ressentir des sentiments qui jusqu'ici lui étaient inconnus. Il la haïssait pour sa connerie, pour ses frayeurs, pour ce réconfort perpétuel qu'elle lui offrait. Il la haïssait pour la passion qui brillait au fond de son regard, éternel cicatrice de ce qu'elle avait été, un jour. Loin de toutes ces merdes qu'il lui avait apportées. Loin de tous les néfastes dont il avait été l'auteur. Loin de lui. Ainsi, ruminant ses pensées les plus sombres le regard posé sur elle, Sohan sans même en avoir conscience transformait toute cette culpabilité en une violence irrépressible, qui soudainement prendrait l'avantage sur sa raison sans qu'il ne le sache.
Enfin elle rouvrit les yeux. Poussant un nouveau soupir, les coudes posés sur les genoux, le regard parcourant son visage. Toujours silencieux. Il attendit qu'elle parle. Ses premiers mots le heurtèrent bien plus qu'il n'aurait pu le penser. Il n'en fit rien, pourtant. Coincé dans son mutisme. Il avait bien trop peur de la blesser pour cela. D'autres paroles arrivèrent pourtant, encore. Il ne parlait pas. Il ne lui répondrait pas. Et en son fort intérieur la violence se faisait un chemin, lui tordait l'esprit et le coeur sans aucune culpabilité. Il en ressentait bien assez seul. Elle se redressa. Et enfin ses derniers mots passèrent la barrière de ses lèvres. Un arrêt. Juste un. Dans le temps, sur ses mots, sur cette haine qui soudainement irrigua son coeur de ses mille raisons et causes. Un rictus s'échappa d'entre ses lèvres, éternel sarcastique qu'il était tandis qu'un sourire narquois habilla son visage grave. Il replongea son regard dans celui d'Ainsley, attrapa la bouteille tout en reprenant son expression initiale. Alors, un léger « Non merci. » s'échappa d'entre ses lèvres. Et dans un fracas épouvantable Sohan envoya la bouteille de whisky contre le mur à sa droite, d'un geste vif. Se relevant brusquement il poussa un long soupir, tentant de se détendre alors que contre ses côtes son coeur battait de manière déraisonnable. Se retournant finalement vers Moore, il reprit agressivement. « Non j'en veux pas de ta putain de bouteille Ainsley, non je veux pas de ces merdes qui te détruisent ! Tu te rends compte de ce que tu te fais ?! » Et le miroir se brisait. Ce reflet, déjà écaillé qui depuis des années déjà couvrait ce monstre de colère et de haine. Il ne serait plus silencieux. Il ne serait plus discret.

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyDim 2 Juin - 18:04


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Il fut un temps où j'aurais entendu ces trois coups à ma porte. En ce temps, je me serais précipitée vers cette porte, persuadée d'y retrouver Sohan, le seul à pouvoir me rendre visite à une telle heure et de façon si improviste. En ce temps là, nous aurions discuté de tout comme de rien, je l'aurais observé nous servir deux verres dans la cuisine, tout en prenant soin de mémoriser chacun de ses traits, de façon à être secrètement incollable. Mais aujourd'hui, tout se présentait autrement. Il m'avait observé plusieurs minutes endormie, conscient de mon état. Rien que mon visage pâle, les cernes sous mes yeux ainsi que mes cheveux sales lui en donnait la preuve, moi qui était d'ordinaire si coquette et soucieuse de mon apparence. Cette drogue me détruit jour à jour, m'éloignant peu à peu de toute humanité. Le pire dans l'histoire, c'est que je suis seule. Seule face à ce triste destin que je me suis imposé malgré moi. C'est pourtant simple, je pense n'avoir aucune chance de lui plaire. Je suis petite, maigre, fragile, et plutôt insouciante. Il est grand, sûr de lui, et ce dont il a besoin, c'est de quelqu'un à l'opposé de moi. J'en suis persuadée. Et pourtant, de mon côté, j'ai uniquement besoin de lui.

Il est donc là, face à mon état plus que déplorable. J'ai honte, mais en même temps, comment lui montrer la Ainsley qu'il connaît alors que je ne le suis plus depuis quelques mois déjà ? Peut-être pourrais-je puiser au plus profond de moi, et sortir enfin la tête de l'eau. Cela me semble... Compliqué. Et cela me semble encore plus compliqué lorsque qu'il ne me répond pas. Comme beaucoup de fois, ou du moins comme de nombreuses fois depuis que je touche régulièrement à la drogue, je fais face à un mur. C'est comme si je retrouvais ce petit garçon, qui osait à peine me parler lors de notre toute première rencontre. Seul son regard me donne d'importances informations. Informations que j'ai peu à peu réussies à déchiffrer. Il a beau ne rien vouloir montrer, je sais pertinemment qu'il est en colère contre moi. Peut-être même contre lui même. Car après tout, peut-être se sent-il coupable de m'avoir embarquée dans son trafic quelques années plus tôt ? Avant ça, jamais je n'aurais osé touché à quoi que ce soit, pas même une simple cigarette. Ce silence me semble alors lourd, et j'ai comme l'impression d'attendre une éternité face au regard dur de Sohan. « Non merci. » Et pourtant, les premiers mots s'échappent enfin de ses lèvres entrouvertes. Il ne veut donc pas partager cette bouteille avec moi. Et pourtant, dieu sait que nous en avons partagées autrefois, riant pour un rien quelques heures plus tard. La bouteille d'aujourd'hui ne fait pourtant pas long feu, et termine rapidement contre un des murs du salon, tandis que ces quelques paroles résonnent continuellement dans ma tête, comme si cette bouteille voulait me punir ne pas l'avoir terminée comme à mon habitude. « Non j'en veux pas de ta putain de bouteille Ainsley, non je veux pas de ces merdes qui te détruisent ! Tu te rends compte de ce que tu te fais ?! » Il est rare qu'il utilise mon prénom pour me parler. Bien souvent, c'est un surnom, ou bien quelque chose de tout aussi affectif. Mais pas Ainsley. Cela montre à nouveau à quel point il n'est pas dans l'optique de passer un bon moment avec moi. Je ferme alors les yeux, sous le choc. C'est sûrement la toute première fois que je l'entends me crier dessus de la sorte. Bien sûr il y a eu cette fois où il m'a protégé de ce connard qui voulait profiter de mon état pour abuser de moi dans les toilettes d'une boîte de nuit, mais c'était contre lui qu'il s'énervait, pas contre moi. Aujourd'hui, ces paroles me sont belles et bien destinées. Et ces paroles sont bien pires qu'un couteau en plein cœur, croyez moi. L'habituel Sohan, discret et calme de nature, montre à présent le dragon qui est en lui. Je suis à présent apte à discerner ce double maléfique qui le consume, tout autant que la drogue finit par m'user. Alors que mon coeur me pousse à me faire pardonner, c'est à présent mon propre double maléfique qui refait surface. « Et toi tu te rends compte de ce que tu fais ?! » Mon regard est à présent rivé sur les nombreux morceaux de verre qui jonchent le sol. A vrai dire, je me fiche bien de cette bouteille, qui m'a pourtant coûtée une fortune. La seule chose qui me préoccupe, c'est le Sohan qui se tient en face de moi. Ce Sohan, capable de s'imposer pour m'ouvrir enfin les yeux. Et pourtant, malgré ces quelques pensées, je continue sur ma lignée. « Qu'est-ce que ça peut te faire après tout hein ? C'est pas toi qui en paie les frais à ce que je sache. Et contrairement à ce que tu peux croire, ces "merdes" ne me détruisent pas. Je vais bien. Très bien. » On ne peut aller mieux, n'est-ce pas ? J'ai les yeux rougis par toutes ces merdes, mais à part tout ce qui va mal, tout va bien. Je me rends alors compte de ces réponses prononcées sur un ton sec. Et c'est toute penaude que je tente de me rapprocher de lui, prête à me faire pardonner comme à mon habitude en me blottissant contre lui. Il me repousse, et c'est du tac au tac que je reprends la parole. « Je te plaît pas hein c'est ça ? Toute façon, je l'avais bien compris t'inquiète pas va... » La drogue et l'alcool m'aident à sortir ces quelques mots, que je n'aurais même pas osé lui confier, de peur de le voir s'échapper à grandes enjambées. A vrai dire, je ne me suis jamais sentie aussi mal.

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Sohan Hadley

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyDim 2 Juin - 20:30



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Il la regardait. Ne la quittait pas des yeux. Jamais. Pas un seul instant ni une seule seconde. Pas dans un soupir ni dans sa colère. Il en était incapable. Rongé par ce besoin irrépressible de la voir, de ne jamais la lâcher. Rongé par cette culpabilité qui déjà s'était frayé un chemin vicieux en son fort intérieur, s'emparant même de son coeur et de son esprit à présent. Sans qu'il ne puisse rien y faire, jamais. Et à travers le visage meurtri de la jeune femme il pouvait observer, de loin, tout ce qu'il avait laissé derrière lui en l'abandonnant ainsi à de tels vices. De l'insouciance. De la confiance. Mais surtout, et plus encore : du bonheur. Qu'une hémorragie éternelle de bonheur, qu'un sentiment d'appartenance, de dépendance même mais beaucoup moins néfastes. De ces addictions ô combien doucereuses et bénéfiques. De celles qu'elle lui avait fait découvrir par sa simple présence. Il croyait avoir perdu cela. Ce besoin perpétuel qu'ils avaient tous deux, auparavant d'être ensemble. Se parler. Se toucher. Mais plus encore, se regarder. Fascinés tous deux par un être si différent mais finalement si semblable. En tout point pareil à l'autre. Deux personnes en une seule. Il en avait souvent été ainsi entre eux deux. Ils ne formaient qu'un, ne représentaient qu'un. Qu'une personne terriblement complète. Douce et ferme. Optimiste et réaliste. L'un apportait à l'autre ce qui lui manquait. Ainsley lui avait apporté la tendresse et le réconfort. Lui peut-être l'insécurité, et la redécouverte. Il l'aimait pour cela aussi. Cette confiance aveugle qu'elle lui avait toujours vouée, sans jamais poser de question, sans jamais prendre peur.
Ainsi face à ce corps déchu et fatigué il voyait bien plus que le présent. Le passé, surtout. Tout ce qu'il ne possédait plus. Aujourd'hui avait ce goût acre des regrets, mêlé à l'odeur enivrante de la cocaïne. Ne reste plus qu'entre deux une infime once d'espoir qui cette fois-ci appartenait à Sohan, étrangement. Il espérait la récupérer telle qu'on le lui avait arrachée. Belle. Elle. Et pour la première fois de sa vie il semblait prendre conscience de ses responsabilités. Plus encore : pour la première fois de sa vie il semblait assumer sa part de responsabilité dans l'état de Moore. Elle se consumait de douleur, s'abîmait toujours un peu plus à chaque rafale de vent, silencieusement pourtant. Telle la personne qu'il avait été un jour, et qu'il demeurait toujours aujourd'hui. Elle devenait comme lui. Exactement comme lui. Bien que plus auto-destructrice. Plus fermée, encore. Plus perdue, sûrement aussi, pour une raison qu'il ne connaissait pas. Le reflet d'années passées à se leurrer. Enfin il avait fini par se fissurer, laissant apercevoir à l'un comme à l'autre une vérité que jamais ils n'oseraient conter à haute voix. Leurs blessures à la vue de l'autre. Le coeur à vif, écorché au nom des souvenirs, mais plus encore : des espoirs qu'ils avaient nourris depuis toujours l'un pour l'autre tant ils s'étaient aimés. Et c'est dans ce silence long, atrocement long qu'Hadley tenta de discerner le véridique des leurres, trop difficilement à son goût. Les sentiments n'étaient que trop peu distincts, les histoire trop entrecoupées, les hypothèses sûrement inutiles, mais pourtant si nombreuse. À se torturer ainsi, à culpabiliser toujours un peu plus pour des choses qu'il n'avait pas faites ni souhaitées. Au nom de tout ce qu'il pensait il se tut. Il le savait, qu'au fond, elle devinerait. Cette fois-ci il n'en avait que faire. Qu'elle sache d'où tout cela provenait, enfin. Qu'elle sache qu'en son fort intérieur seul le cœur ordonnait aujourd'hui.
Le fracas des éclats de verres ne l'interrompu pas dans ses songes. Il en aurait fallu bien plus. Il lui aurait surtout fallu Ainsley. Ces mots ainsi s'échappèrent de ses lèvres sans qu'il n'y réfléchisse guère longtemps. Il ne la regardait plus. Il ne voulait plus retrouver ces images d'innocences et d'enfances qui, a milieu des décombres paraissaient si lointaines. Les doigts croisés à l'arrière de son crâne, inspirant profondément, ce n'est qu'avec difficulté que Sohan parvint à garder son calme, encore un peu. Juste un peu. Pour ne pas la blesser. Il aurait aimé avoir le courage de la frapper. Il aurait tellement aimé pouvoir agir ainsi. Qu'elle se rende compte, enfin. Peut-être cela lui aurait-il suffit pour qu'elle ait un électrochoc. Qu'importe. Il en était dans l'incapacité. Jamais il ne l'aurait heurtée. Jamais il ne l'avait touchée. Ainsi lorsque Moore reprit enfin la parole, il l'écouta, lui tournant toujours le dos. Il était fatigué de se battre ainsi, de se battre contre elle. C'était en grande partie pour cela qu'il ne faisait pas front pour le moment. Pourtant il finit par se retourner, le visage tiraillé par la colère qu'il tentait de contenir. Il était à présent bien plus facile de la regarder puisqu'elle était ailleurs. Ses mots sortaient sans que pourtant ils ne semblent être adressés à Hadley. Et au fil de ses mots se révélait une plaie bien plus profonde qu'il n'aurait pu l'imaginer. Pourtant encore trop aveuglé par la colère pour s'en rendre compte, celle-ci ne fit que s'accentuer. Il ne répondit pas à ses premiers mots, non. Il attendit qu'elle ait fini. Il crut qu'elle avait achevé sa plaidoirie, un instant. Le regard toujours posé sur elle, il ne put s'empêcher de remarquer cette expression lui étant si familière ; celui qu'elle empruntait lorsqu'elle souhaitait s'excuser, avant. Pourtant ici il ne s'agissait pas que de quelques mots déplacés. Pas que d'une mauvaise fréquentation. Pas que d'une arnaque. Il s'agissait d'elle. Ainsi lorsqu'elle tenta de s'approcher de lui, Sohan la repoussa. Sans autre forme de cérémonie, passant sa main sur son visage en expirant profondément. Finalement pourtant d'autres paroles terriblement ciblées vinrent le heurter bien plus qu'il ne l'aurait pensé. Quelques secondes il resta immobile, le regard plongé dans le sien, bien plus déstabilisé qu'auparavant. Quand finalement, il s'approcha d'elle. Déterminé. Attrapant ses poignets fermement entre ses mains, le souffle court, il l'entraîna jusqu'au mur le plus proche. Trop intense. Trop douloureux. Maintenant toujours ses poignets entre ses doigts, son visage tout près du sien, il ajouta alors à mi-voix tandis que se consumait dans son corps toute sorte de sentiments contradictoires. Ainsi le souffle parcourant son visage, le regard planté dans le sien, il répondit enfin. « Je les paie bien plus que tu peux le penser, ces putains de frais. Et comment voudrais-tu qu'un putain de fantôme me plaise ? T'es qu'une putain d'ombre Ains', merde ! T'es plus que ça. Tu vis dans ce que t'absorbe, tu vis à travers ça ! Comment est-ce que tu voulais que je continue à... » t'aimer. Haine. Douleur. Amour, aussi. Il s'arrêta ici. Il avait employé un ton agressif, seulement à quelques centimètres de Moore. Finalement il la relâcha. Jamais il n'oserait dire ces mots qui vicieusement pourtant avaient failli passer la barrière de ses lèvres. Se retournant, il expira profondément. « Comment est-ce que tu voulais que je continue à croire en toi ? C'est celle-ci, ta méthode, pour attirer l'attention des gens ? Tu finiras toute seule si tu continues... » Un mensonge. un unique. C'était avec aisance qu'il avait détourné le sujet initial, ces mots qui l'avaient tant fait trembler. Bien sûr qu'elle lui avait plu, un jour. Bien sur qu'il l'avait aimé, lorsqu'elle était elle-même.

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyDim 2 Juin - 21:26


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Sohan m'avait permis d'exister. Je ne m'étais jamais sentie aussi vivante que depuis notre rencontre. Se révéler au travers de quelqu'un d'autre, quoi de plus poignant ? Moi, la petite fille modèle du quartier réputé pour être infréquentable, j'étais devenue Ainsley, la jeune femme forte mais surtout amoureuse. Secrètement amoureuse de Sohan. Et cela depuis mon plus jeune âge. J'avais beau eu le taquiner durant des heures, rien n'aurait pu me faire changer d'avis. C'était lui, et personne d'autre. Avoir été secrètement amoureuse. J'en payais aujourd'hui le prix. Et quel prix... Des lignes de cocaïne, des bouteilles d'alcool, sans oublier la vente de drogue pour subvenir à mes besoins. Et pas n'importe quels besoins. Manger, boire, c'est secondaire. Mais me droguer, c'est une autre chose. Ça n'est plus un simple loisir, c'est devenu une obsession. Le pire, c'est que je sais pertinemment - même si jusqu'ici ça n'est jamais arrivé - que je serais capable de tuer pour avoir ma dose, quitte à culpabiliser toute une vie. Je ne me contrôle plus, c'est comme si quelqu'un d'autre avait profité de cet évènement pour prendre possession de mon corps pour mieux me détruire. Mais il n'y a pas que Sohan. Il n'est pas le seul à m'avoir rendue ainsi. Il y a bien sûr ce soir de décembre. Cette inattention de ma part, pour une simple émission télé dont j'aurais pu voir la rediffusion quelques jours plus tard. Si seulement j'avais su... Ma sœur n'aurait pas terminé sous les roues de cette voiture. Nous habiterions encore tous ensemble, et nous serions heureux, malgré le peu de moyens. Je ne serais peut-être même pas tombée dans la drogue, continuant tout de même d'en vendre avec Sohan. Tout aurait été si simple... Peut-être aurais-je eu la force et le courage de dévoiler mes sentiments ? Et dire que je pourrais refaire le monde si je continuais sur cette lignée. Ma vie est telle qu'elle est, plutôt sombre. Je dois l'accepter. Et la seule façon de l'accepter, c'est bien sûr d'oublier. Et pour oublier, rien de mieux qu'une ligne de cocaïne accompagné de plusieurs verres d'alcool. La première fois, ça vous mets quasiment K.O. Et puis, au fil du temps, on commence à s'y faire et rares sont les soirs où on ne termine pas défait. L'avantage, c'est donc l'oubli. L'inconvénient, c'est la gueule de bois, évidemment. A vrai dire, j'ai trouvé pire que ça. Le regard des autres. Et surtout le regard de votre meilleur ami.

Il n'ose d'ailleurs plus me regarder, se concentrant sur autre chose. Je n'ai jamais eu aussi mal qu'aujourd'hui. C'est bête à dire, mais je suis à la limite de préférer ces fois où il m'ignorait royalement. Bien sûr que ça faisait mal, mais mon cœur n'était pas serré, broyé de la sorte. Ça picotait juste un peu. A l'heure qu'il est, ça me brûle, et c'est à la limite de l’oppression. Je n'attends qu'une seule chose, qu'il puisse retrouver son calme, et vouloir s'excuser comme j'en ai à présent envie, malgré ma gueule de bois. Je suis pourtant loin du compte. Et pour cause, à peine retourné, il m'attrape violemment par les poignets, et me plaque contre le mur opposé à celui qui a chaleureusement accueilli ma bouteille de whisky quelques minutes plus tôt. Mon cœur bat à tout rompre, et bien que je sois consciente du fait qu'il m'en veuille à mourir, j'arrive tout de même à être gênée de la situation. Son visage est à quelques centimètres du mien, et cette scène, avec un peu de recul, pourrait très bien être interprétée tout autrement. Et pourtant, ça n'est pas le cas... « Je les paie bien plus que tu peux le penser, ces putains de frais. Et comment voudrais-tu qu'un putain de fantôme me plaise ? T'es qu'une putain d'ombre Ains', merde ! T'es plus que ça. Tu vis dans ce que t'absorbe, tu vis à travers ça ! Comment est-ce que tu voulais que je continue à... » J'ai du mal à suivre la conversation, et cela commence réellement à me peser. Je comprends toutefois la portée de ces quelques paroles, consciente du fait qu'il n'ai pas terminé cette dernière phrase pourtant pleine de sens. Continuer à quoi ? Tant de verbes, et pourtant une seule réponse. « Comment est-ce que tu voulais que je continue à croire en toi ? C'est celle-ci, ta méthode, pour attirer l'attention des gens ? Tu finiras toute seule si tu continues... » Le mot "seule" suffit amplement pour que quelques larmes montent à mes yeux, sans qu'elles ne puissent rouler sur mes joues pour autant. Même shootée, j'ai encore assez de fierté pour les contenir quelques minutes encore. Il a tapé là où ça fait mal. Je suis déjà pourtant si seule Sohan. Enfermée dans cette bulle. Et j'aimerais que quelqu'un puisse venir m'en délivrer. J'aimerais que ça soit toi. Mais ça, j'aurais jamais la force de te le dire. Alors... Alors, tout comme toi, je m'approche au plus près de ton corps, et c'est à ton oreille que je susurre ces quelques mots, de nombreux sentiments tels que la haine, l'affection, et même l'amour se mêlant. « Je serais toi, je me poserais les bonnes questions Sohan. Qui est-ce qui m'a fait connaître toutes ces merdes ? Qui a pensé juste que je les vende ? Qui est-ce qui a joué avec mon cœur en n'étant jamais certain de ce qu'il faisait ? Ta main frôlant la mienne, tes baisers sur mon front, ces regards qui en disent plus que les mots... Tu as brisé mon cœur Sohan, aussi facilement que tu brises une bouteille contre un mur. Alors maintenant, si tu veux bien lâcher les poignets du "fantôme" et le laisser tranquille dans sa solitude naissante, ça m'arrangerait bien. » Une larme coule sur ma joue, et s'échoue dans le cou de Sohan, tandis que je me recule, mon regard affrontant de nouveau le sien. La pouvoir de la drogue. Pouvoir dire tout ce qu'on a gardé enfoui au fond de soi durant des années.

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Sohan Hadley

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyLun 3 Juin - 11:27



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Ils s'étaient toujours chamaillés depuis leur enfance. Pour un oui, pour un non, pour un jouet, pour un mot. Se repousser encore et toujours, par crainte. Comme si depuis toujours ils avaient su. Qu'il y avait autre chose, de plus profond sûrement, de plus difficile à exprimer, de plus silencieux mais terriblement destructeur. Comme si depuis toujours ils s'étaient appartenu. Sohan n'avait jamais ressenti le besoin de le préciser, elle le savait très bien. Que jamais il ne la laisserait lui échapper, que toujours elle serait sienne. Jusqu'à ce que l'un vacille. C'était aujourd'hui ce qu'il se passait. Sous la flamme tremblotante qu'il pouvait reconnaître dans le regard d'Ainsley, celle qui jusque là l'avait pour tant de fois réconforté et rassuré. À présent c'était elle la vulnérable, elle la petite chose fragile, elle celle qu'il aurait du protéger. Seulement il se l'interdisait. Il s'interdisait d'imaginer un seul instant qu'il avait pu défaillir dans la tâche qu'il s'était toujours confiée, il s'interdisait de voir qu'elle menaçait chaque seconde un peu plus de tomber car cela aurait été prononcé à voix haute l'échec. Ils n'étaient jamais tombés. Jamais ensemble. Jamais simultanément. Pourtant par fierté, et par orgueil, jamais Hadley n'imaginait pouvoir la relever à présent. Il ne le souhaitait pas. D'un égoïsme qui lui avait toujours été propre en ces situations. Il la regardait se détruire du haut de sa tour d'argent, bercé par les leurres et illusions dans lesquels depuis trop longtemps déjà il se rassurait. Ce n'était que cela. Qu'une erreur. Qu'une faille. Qu'une blessure de plus, qu'une plaie à vif. Jamais en ces instants il ne put s'imaginer qu'il s'agissait de celle de trop. Et la douleur lancinante pourtant, chez lui comme chez Ainsley se faisait ressentir, muette, bâillonnée par les songes et la colère. Elle était bien trop forte pour qu'un quelconque autre sentiment prenne le dessus. Elle hurlait, en son fort intérieur, s'arrachait les cordes vocales, irriguait son corps entier, terrassait son coeur et plus encore sa raison. Il n'y avait plus de réflexion qui tenait. Pas tout de suite, pas maintenant. Plus de pensées ni d'hypothèses, plus de calme ni de sérénité. Brusquement ils s'en étaient allés, sans rien dire, sans rien laisser si ce n'était qu'une plaie gisante, béante qu'ils s'évertuaient pourtant à élargir chaque instant un peu plus. Au premier qui y resterait. Au premier qui y laisserait sa peau. Sohan n'était pas prêt. Pas prêt à assumer, pas prêt à choisir, pas prêt à savoir. Et moins encore à aimer. Il était trop tôt. Il était trop tard. Si secrètement il s'était promis de n'aimer qu'elle pour l'éternité, il était pourtant incapable de formuler ses serments à voix haute. Aimer et chérir. Haïr et détruire. Les frontières entre eux n'étaient que si minces, bien trop minces pour qu'en ces instants il puisse faire la part des choses. Cachée derrière une monstruosité d'intensité, qui toujours un peu plus venait ronger le peu de lucidité qu'il leur restait. Il en avait toujours été ainsi entre eux. Que de la sincérité. Qu'une éternelle lumière de sincérité, supposée ne jamais blesser, guérir même. Pourtant le mots entre les lèvres de Moore avaient ce caractère qui jamais jusqu'ici ne leur avait été propre : celui de détruire bien pus qu'ils ne pouvaient sembler véridiques. Son état ne pouvait lui permettre d'avoir les idées claires. Son état ne pouvait lui permettre de demeurer elle-même. Ainsi difficilement, le souffle court il tentait de se répéter cela. Il le ferait jusqu'à ce qu'il soit en mesure de l'intégrer, mais plus encore : d'y croire. Une partie d'incertitude toujours subsistait, là, juste là, nichée au creux de son coeur, invisible sous ses battements omniprésents. Une incertitude qui, doucement au creux de l'oreille lui murmurait de ces mots qu'il aurait aimé croire. Et si. Et si seulement il avait pu espérer un seul instant qu'elle puisse être elle. Si seulement elle avait pu le haïr comme elle semblait le faire ne ces instants. Les choses en auraient été tellement plus simples. Il aurait simplement disparu. Il aurait tout fait pour elle. Capable de devenir une ombre, un fantôme, qu'importe, tant que cela respectait sa volonté. Si intensément Hadley ne faisait que l'aimer, à présent, en ces instants ou le vrai ne se démêlait que trop difficilement du faux, ce qu'il adorait par dessus tout, c'est la haïr. D'une manière incontrôlée et imprévisible, d'une manière qui lui ressemblait. Enfin. Si de leur attachement il n'aurait jamais pu lui faire le moindre mal, de ses mots il tirait cette violence à laquelle toujours un peu plus il la confronterait. Pensant l'user à bon escient. Espérant l'user à bon escient. Alors que tout ce qu'il aurait souhaité, au fond, c'est qu'elle disparaisse. Qu'elle n'ait jamais existé. Qu'elle ne soit qu'un putain de mirage. Un rêve auquel l'on s'attachait durant la tempête, et qui, dès le premier rayon de soleil disparaissait. Il aurait voulu ne jamais la rencontrer. Il aurait voulu ne jamais avoir de faille. Si en apparence il pouvait sembler invincible et parfois même indestructible, ici résidait ses plus grandes peurs. En Ainsley.
Elle et sa manière qu'elle avait toujours eu de vivre passionnément. Elle et son sarcasme. Elle et cette façon qu'elle avait d'aimer le nouveau, l'ailleurs. Elle et son auto-destruction. Oh oui il aurait aimé la haïr. À un tel point que peut-être volontairement il aurait pu la heurter, la chahuter plus encore qu'il ne le faisait à présent. Pour qu'elle se rende compte. Egoïste. Effrayé. De ces deux traits de caractère il tirait ses demis-mots, ses demis-mesures alors qu'elle ne faisait que lui donner tout ce qu'elle avait. Sa haine, son amour, son désir, sa souffrance. Il prenait tout, toujours. Encaisser sans jamais ciller. Encaisser sans jamais parler. S'il restait stoïque face aux remarques de Moore ce n'était qu'en se faisant violence, dévoré en réalité par ce désir qu'il avait de l'aimer comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Ou de la détruire. En terminer, finalement. De ces doutes, de ces blessures à demie-ouvertes mais pas suffisamment pour qu'ils puissent voir le réel fond de leurs souffrances. Pas suffisamment pour qu'ils implosent. Ainsley le faisait, maintenant. Lui se contenait. Il avait peur d'eux. Il avait peur.
Elle lui asséna le coup de grâce. Le fusible de trop qui finalement lâcha. Parcouru de nombres de frissons, le souffle coupé tant son coeur semblait faire pression sur ses poumons d'une force qu'il n'avait jamais connue jusqu'aujourd'hui. Il aurait pu respirer à l'unisson avec elle. Pourtant il n'en fit rien, sentant la poitrine de la jeune femme se soulever contre son dos lorsque lui restait paralysé par son souffle au creux de son oreille. Et cette culpabilité, ô combien douloureuse, marée salée qui vicieusement toujours un peu plus venait lécher les plaies de ses langues brûlantes et irritées. Elle ne le connaissait que trop bien. Et semblait se battre, elle aussi, se rapprochant ainsi de lui pour mieux le rejeter par ses mots. Ainsi lorsque finalement Sohan se retourna, les muscles tendus, la mâchoire serrée et les poings fermés, il la dévisagea durant de longues secondes. Il réfléchit un instant. Aimer ou détruire. « Et toi tu te leurres en disant que c'est moi qui devrait me poser les bonnes questions ?! Qui est-ce qui s'est barré sans un mot ?! Qui est-ce qui a abandonné l'autre ?! Qui est-ce qui l'a laissé sombrer ?! Si quelqu'un ici n'est pas capable de savoir ce qu'il veut c'est bien toi ! T'es partie aussi vite que t'es arrivée ! Tu sais pas ce que tu veux, prendre ou garder, être toi ou quelqu'un d'autre. Fais la part des choses putain Ainsley, regarde moi ! Même quand t'es quelqu'un d'autre j'suis à tes côtés, même quand t'es pas toi j'suis là alors que toi tu t'es barrée dès qu'une ombre au tableau s'est profilée. S'il y a bien quelqu'un de lâche ici, ce n'est pas moi. » Détruire. Les phalanges blanchies tant il semblait être à cran. Il la regardait toujours, ne la lâchait plus. Et réprimait cette envie qui battait dans son sang, se glissait dans ses muscles. Celle qu'il avait de la frapper. Enfin. Il aurait tant aimé pouvoir se libérer ainsi. Pourtant lorsque finalement il reprit, c'est d'un ton presque agressif qu'il le fit, ne bougeant pas. « T'en fais pas j'vais les lâcher tes putains de poignets, et dieu seul sait à quel point tu seras libre ! Ouais, tu seras libre. Mais considère que tu ne m'auras plus. » Triste vérité. S'il la laissait être libre il s'en irait. Sohan ne souhaitait pas être témoin d'un nouvel attachement qu'elle pourrait ressentir envers quelqu'un d'autre lorsque finalement les chaînes qu'ils s'étaient tous deux imposées se détruiraient.

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Ainsley Moore

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyLun 3 Juin - 14:50


Help me
Help, I have done it again
I have been here many times before
Hurt myself again today
And, the worst part is there's no-one else to blame

Be my friend
Hold me, wrap me up
Unfold me
I am small
And needy
Warm me up
And breathe me


Sans même en être réellement consciente, je venais de me mettre à nue. Il était à présent au courant de ce mal qui s'était emparé de mon cœur depuis déjà de nombreuses années, plus particulièrement durant les dernières années. Je n'avais jamais eu la force de le lui avouer, et c'était simplement aujourd'hui, sous l'emprise de la drogue et de l'alcool, que je prenais soin de tout lui avouer. Enfin, tout, c'est un grand mot. Si seulement il savait tout ce qu'il a raté. Toutes ces fois où j'ai du lui mentir. Comment vas ta petite sœur ? Oh super, merci pour elle. Alors, ta petite soeur passe en CM2 ? A vrai dire, elle n'aura même pas eu le temps de passer en CM1... Mais oui, elle est passée en CM2, elle était même la meilleure de sa classe. Et tes parents, tu leur manques pas trop ? A vrai dire, ils me détestent autant que tu peux me détester ces temps ci, mais oui il vont bien. Telles sont les réponses que je me force à produire pour ne rien faire paraître. Je suis un assassin, rien de plus. J'ai amené ma petite sœur à la mort. Bien sûr ça n'était pas moi qui conduisait et qui l'a renversée. Bien sûr ça n'était pas à moi de la garder alors qu'elle était encore si fragile, si jeune. Cela n'excuse pas tout. J'étais censée être assez grande pour réussir à garder un œil sur elle, comme l'aurait fait n'importe quelle grande sœur. Tout ça, Sohan ne le sait pas. Je n'ai pas envie qu'il me voit comme une meurtrière. Parce que c'est ce que je suis au fond. Je n'ai pas voulu sa mort, mais je l'ai précipitée jusqu'à ce tunnel ce soir là. J'aurais du me douter qu'elle échapperait à ma surveillance si je venais à continuer de regarder cette émission débile. Mais non, j'avais tout simplement préféré faillir à ma mission. T'es virée, Moore. Plus jamais, non, plus jamais tes parents ne te regarderont de la même façon. A leurs yeux, tu n'es plus qu'une étrangère, à l'origine de la mort de leur bébé. Me droguer, c'est finalement une façon de me punir, pour tout ça. Pour tout cet amour que j'ai toujours caché à Sohan aussi. Et toutes ces fois où mon cœur s'est serré en voyant Sohan m'échapper. Je me suis pourtant fais plus d'une fois violence, j'ai voulu tout lui dire, en passant par mes sentiments, la mort de ma sœur. Mais jamais, non jamais, je n'ai eu le courage de l'affronter. Je suis faible. J'ai beau m'être toujours présentée comme celle qui consolait les autres, mais dans l'histoire, c'est bel et bien moi qui nécessite d'être le plus consolée. Je ne le mérite pourtant pas. J'ai fais bien trop de mal pour ça. Et pourtant, je l'espère encore. Peut-être qu'un jour, la roue viendra à tourner, qui sait ?

A cet instant précis, elle n'a pas l'intention de tourner. Elle est même prête à ne plus bouger pour les prochains mois, quitte à me faire souffrir une énième fois. J'ai prononcé les mots de trop, les mots qui font mal, qui blessent autant que j'ai pu être blessée moi même autrefois. Autant que l'alcool et la drogue m’enivrent. On dit bien souvent qu'il faut réfléchir avant de parler. Avec la drogue, c'est le contraire. On parle avant de réfléchir. Et c'est souvent quelques minutes - voire quelques secondes pour mon cas - plus tard que l'on se rend compte de la connerie qu'on vient de faire. Bien souvent, il est déjà trop tard pour regretter. Il est alors temps de faire face à la riposte de l'ennemi. « Et toi tu te leurres en disant que c'est moi qui devrait me poser les bonnes questions ?! Qui est-ce qui s'est barré sans un mot ?! Qui est-ce qui a abandonné l'autre ?! Qui est-ce qui l'a laissé sombrer ?! Si quelqu'un ici n'est pas capable de savoir ce qu'il veut c'est bien toi ! T'es partie aussi vite que t'es arrivée ! Tu sais pas ce que tu veux, prendre ou garder, être toi ou quelqu'un d'autre. Fais la part des choses putain Ainsley, regarde moi ! Même quand t'es quelqu'un d'autre j'suis à tes côtés, même quand t'es pas toi j'suis là alors que toi tu t'es barrée dès qu'une ombre au tableau s'est profilée. S'il y a bien quelqu'un de lâche ici, ce n'est pas moi. » Prends toi ça Ainsley, ça t'apprendra la vie. Je l'ai abandonné. Oui, j'ai abandonné mon Sohan. Mais je n'avais pas le choix, tu comprends. J'avais la mort de ma sœur sur la conscience. Et dire que tu penses encore que c'était uniquement du à la mutation de mon père. Foutaises. Chacun de ces mots me vaut une douleur en plein cœur. Là, à cet instant précis, je n'ai rien à lui répondre. J'ai pourtant envie de tout lâcher, de tout lui dire, une bonne fois pour toute. Qu'il puisse enfin comprendre la raison de mon départ. Et cette envie de revenir, pour lui, et pas pour le paysage.

« T'en fais pas j'vais les lâcher tes putains de poignets, et dieu seul sait à quel point tu seras libre ! Ouais, tu seras libre. Mais considère que tu ne m'auras plus. » Il plante un dernier couteau en plein cœur, alors qu'une deuxième larme s'échoue sur ma joue. Je ne peux malheureusement l'effacer, mes poignets toujours entre ses mains. Ne plus l'avoir dans ma vie. Le plus grand des supplices. La plus grande des douleurs. « Non me laisse pas So', j'ai besoin de toi. Je... Je vais tout te dire ! » Ses yeux semblent alors comme de nouveau illuminés. A vrai dire, il est plutôt intrigué de ma dernière phrase. Tout lui dire ? Je baisse les yeux, les relevant quelques secondes plus tard, après une grande inspiration. « Elle était au milieu de la route je... Elle était si fragile... Tellement innocente... La voiture a pas pu l'éviter et... Mais tu comprends y'avait cette fichu émission à la télé et je pouvais pas la rater... Je l'ai tuée So'... Je... » Toutes ces phrases, je les débitais à une vitesse folle, ne sachant pas où commencer mais surtout ne sachant pas comment terminer. « Elle méritait pas ça j'avais promis de la protéger... Je suis arrivée trop tard et ... Le conducteur de la voiture était interrogé par la police... » Mes paroles se mêlent à mes sanglots, et c'est la vision brouillée que je constate son incompréhension. Elle. « Kay... » Je n'ai pas le courage de terminer ce prénom qui m'était si cher. Je n'en ai pas besoin, car Sohan sait pertinemment que je la surnommais ainsi à l'époque. Kaylie. Je me laisse alors glisser contre le mur, emportant Sohan avec moi. Je n'ose plus soutenir son regard, de peur de n'y voir que du dégoût. La voilà la source de mon mal être. Tu es le seul à pouvoir m'aider.

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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyMar 4 Juin - 21:14



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Il n'avait pas réfléchi. Il ne réfléchissait plus. C'était perdre du temps pour tout, pour rien, pour elle. C'était perdu, dans tous les cas. Elle ne verrait pas la différence. Elle ne l'avait jamais vue. Ni cette année qu'il avait passé à l'attendre, à l'espérer, ni ces mots qu'il avait pesés jusqu'ici, soigneusement, prenant le temps. Toujours le temps. Il n'en avait plus. Ils n'en possédaient pas. Ils l'avaient passé à le perdre, et maintenant qu'il l'avait usé jusqu'à la dernière seconde, ils semblaient toujours chercher à en reprendre davantage. Continuer à se leurrer, à se voiler la face, continuer à tirer sur cette putain de limite de temps qu'on leur avait imposée. Une date. Celle où l'un deux vacillerait, échouerait. Ils y étaient tous deux, quand bien même Sohan puisse paraître bien plus confiant qu'Ainsley. Sans le dire ni même le penser un seul instant, il ne se rendait pas compte à quel point lui aussi pouvait être près du gouffre. Au bord. Juste là. Encore un souffle et il s'y perdrait. Encore un souffle et il y resterait. Elle n'avait qu'à raviver les flammes dans un coup de vent, achever les feuilles mortes dans une bourrasque supplémentaire. Elle n'avait qu'à raviver la douleur, elle n'avait qu'à achever la raison. Sans doute ne se doutait-elle pas de l'emprise ô combien déroutante qu'elle pouvait posséder sur lui. Il ne montrait pas. Il ne montrait rien. Revêtait toujours ce masque qui depuis qu'il était enfant lui allait à ravir : celui du muet muté. Emmuré dans son silence, bien là où il était. Il en avait toujours été ainsi. Même avec elle. Si dans ses mots et ses intentions Hadley en ces instants était plus lui que jamais, la faille se trouvait là où Moore jamais ne pensait la trouver. Au creux de son coeur. Derrière quelques battements assourdissants, étouffée par cette prison dorée qu'étaient ses veines et artères qui toujours plus violemment battaient contre elle. Cachée. Personne ne la voyait, pas même lui. Rendue invisible par le désir inavoué de rester libre, de rester froid, de rester respectable et fort. Elle était sa faiblesse. Il ne devait pas en avoir. Il n'en avait jamais eues. Ces histoires, ces leurres, ces contes il se les contait depuis qu'il était enfant. Pourquoi donc Ainsley possédait-elle un tel pouvoir sur les fins de ces histoires ? Les siennes s'achevaient toujours de la même manière. Il se retrouvait seul. Par choix. Toujours par choix. Il était maître de sa vie, mais plus encore : de lui-même. Sauf maintenant. Sauf ici. Sauf à ses côtés. Incontrôlable de par ses mots, déchaîné de par ses gestes. Il était libre de lui faire du mal. Il était libre de la frapper. Il était libre de la détruire. S'il aurait pu prendre bien plus de plaisir et de satisfaction à agir ainsi, il n'en avait pourtant rien fait. Parce qu'une envie le démangeait plus encore que cette dernière. Une seule, une unique. Celle de la faire sienne à tout jamais. Celle qu'elle lui appartienne. Il ne s'agissait pas ici d'amour, tout du moins, il n'osait se l'avouer. Que d'un besoin irrépressible qu'il avait de savoir qu'elle serait toujours là à ses côtés, quand bien même elle puisse néfaste. Qu'importe. Il la voulait. Il la voulait elle, rien qu'elle, tout le temps, toujours avec lui. Nul part ailleurs. Jamais avec quelqu'un d'autre. Que ce désir qui toujours se glissait dans son sang, dans son être d'une manière que jamais il n'avait pue contrôler, mais ô combien délicieuse. Qu'importe qu'elle le détruise, qu'importe qu'elle le tue, il y survivrait bien. Il y survivrait tant le plaisir certainement malsain qu'il pouvait y prendre était important, tant il pouvait l'aimer elle. Il survivrait même si elle était la cause de sa perte, il survivrait oui, dans le simple but de revenir vers elle comme il l'avait toujours fait jusqu'ici. Là résidait alors le réel fond de leur relation, si tant est il puisse y en avoir un : en cette façon étrange qu'ils avaient toujours eu d'une certaine façon de se détruire mutuellement. Si respectivement ils ne supportaient pas le fait de faire du mal à l'autre, ce n'est que consciemment que toujours ils en demandaient plus. Plus de mal, plus de douleur, plus de souffrance, plus de vie. Tant que jamais rien ne transparaissait. Tant que toujours ils paraissaient heureux. Toujours revêtir un masque suffisant pour que jamais ni l'un ni l'autre ne s'attarde sur le dessous, sur le reste, sur ce qu'ils s'étaient toujours caché. Artifices et paillettes. Paraître et sembler. Rien que le superficiel, rien que la partie visible, le face montrée. Jamais ils ne s'étaient réellement mis à nus. Jamais ils n'avaient parlé. Sohan n'était pas prêt, Sohan voulait, mais ne pensait pas. Il n'y avait plus de temps pour penser. Un automate. Ni plus ni moins. Programmé. Il était ainsi. Il marchait ainsi. Et n'avait jamais été doté de la capacité d'aimer comme il le devait, d'aimer dans la mesure, d'aimer assez, d'aimer comme il le fallait, d'aimer comme il aurait voulu l'aimer. Paradoxalement. Il préférait la haïr mais se détestait de ne pas agir comme il l'aurait du. Dans la démesure, dans l'intensité, dans la passion, pourvu que les brûlures soient lancinantes, que la douleur soit insupportable, que les souffrances jusque là inconnues. Pourvu qu'il soit vivant. Pourvu qu'il vive la gorge déchirée à force de hurler à la mort, pourvu qu'il vive le côtes brisées par ce coeur qui toujours un peu plus accélérait le rythme de ses battements, intensifiait leur force aussi. Il les faisait pourtant taire. Toujours. Le vacarme était insupportable. LE vacarme était trop fréquent.
Ainsi cette volonté de toujours détruire puisait probablement son importance de la force de ses sentiments envers elle. Ainsi ses mots se débitaient d'un rythme qu'il ne contrôlait pas - il ne contrôlait plus grand chose. Toujours dans le brusque et le hâtif, toujours dans le tout de suite, le maintenant. Plus le plus tard. Il ne l'imaginait plus. Comment aurait-il pu le faire avec une personne qui en tous points lui semblait étrangère ?
Ainsi il avait acheva son discours, sans ciller un seul instant, sans jamais éprouver de remords. Face à son expression désarçonnée même il ne changea pas ses termes, ses convictions. Si depuis toujours ils avaient cherché à se rendre heureux, Hadley en ces instants ne souhaitait qu'une chose : la voir souffrir comme lui pouvait le faire à présent, bien que silencieusement. Force de douleur, anesthésié il devenait. Imperméable. Un peu lui un peu quelqu'un d'autre. Un peu celui qu'il croyait être et celui qu'il était réellement. Cela n'avait pas d'importance. Personne ne faisait la part des choses ici. Ainsi lorsqu'Ainsley commença à tenter de se justifier, la voix tremblante, ce fut d'abord une expression agacée qui se dessina sur son visage. Il ne voulait pas l'entendre ni prendre la peine de l'écouter. Pourtant elle finit par attirer son attention. Alors il resta silencieux, se faisant violence, resserrant peut-être encore plus son emprise sur ses poignets sans même s'en rendre compte. Même ses putains de mots sont désordonnés. Incapable d'aligner deux phrases. Il ne se soucia que de cela, en premier lieu. Que de ces ravages flagrants que pouvaient avoir ses consommations sur elle. Des séquelles qu'il ne pouvait supporter. Cependant il ne fit rien, inspirant profondément une dernière fois. Ce n'était pas terminé. Il devait la laisser parler. Et le sens de ses mots avait un tout autre fond. Sohan s'arrêta sur cela. Sur sa culpabilité. Il avait compris. Plus encore : il comprenait. Pourtant ne parvenait pas à éprouver la moindre compassion. Pas un brin, pas une infime once de cette émotion ne se glissa en lui. Alors, se laissant entraîner au sol pourtant, il la dévisagea durant de longues secondes, détruite. Il ne faisait sûrement plus de mal que de bien. Il ne lui ferait sûrement plus de mal que de bien. Impassible, pourtant. Et surtout impuissant. Il ne réconfortait pas. Il n'avait jamais été doué pour cela, et n'en éprouvait pas le besoin ni l'envie à présent. Pourtant cette impuissance, aussi étonnamment que celui puisse paraître se transforma rapidement en une culpabilité grandissante. Une fois de plus il n'avait pas été là. Une fois de plus il avait failli. Absent, toujours, fuyant, surtout. Aveugle. Ainsi doucement il lâcha ses poignets, glissant une main sur son visage nerveusement. Ici résidait sa seule opportunité. La seule qu'il pourrait avoir, de la quitter. Ainsi d'un ton faussement réconfortant il reprit, doucement, le regard toujours posé sur Ainsley. « C'est pour ça alors ? Que t'es comme ça ? Que t'es plus toi ? T'es partie avec elle, hein ? » Se redressant, soudainement repris d'une colère injustifiable, il resta calme cependant. Le plus destructeur résidait en la distance. Le distance était symbolisée par le sarcasme, et plus encore, la maîtrise de soi. « Et tu sais quoi ? J'aurais préféré que tu partes avec elle plutôt que de te voir ainsi devenir quelqu'un d'autre. J'aurais préféré que tu reviennes pas en gardant avec toi tous tes putains de problèmes que je ne peux pas assumer. Tu crois franchement qu'elle serait heureuse de te voir ainsi ? Regarde toi. Même les morts, tu les déçois. Félicitations. T'as atteint des sommets Ainsley Moore. » Ses derniers mots passèrent difficilement la barrière de ses lèvres, pourtant dictée par cet être malsain qui depuis quelques minutes déjà avait pris possession de lui. Il ne voulait pas la faire culpabiliser, elle n'était pas coupable, n'avait rien fait. Non. Il voulait la faire réagir. Brutalement. Il s'en moquait de ses raisons. En ces instants, il se moquait de son passé. Seul le présent comptait. Et au présent, elle n'était rien d'autre qu'une ombre, que la pire version d'elle-même, quand bien même cela soit elle. Il la détruisait pour que par la suite elle ne se reconstruise que bien mieux. Ainsi il agissait secrètement, foncièrement. Bien que ses mots furent dictés par la colère et la haine, la culpabilité s'y mêlait, ainsi que ce besoin de la voir se relever. Il était maladroit, s'y prenait sûrement très mal. Mais ne s'en souciait que très peu. Il était ainsi. Et il pensait la connaître assez pour pouvoir se permettre de la pousser à bouts.

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Ainsley Moore

Ainsley Moore


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MessageSujet: Re: Lorsqu'il devient important d'agir. [PV}   Lorsqu'il devient important d'agir. [PV} EmptyDim 9 Juin - 15:30


Help me
Help, I have done it again
I have been here many times before
Hurt myself again today
And, the worst part is there's no-one else to blame

Be my friend
Hold me, wrap me up
Unfold me
I am small
And needy
Warm me up
And breathe me


Je lui avais enfin tout dit. Il était à présent au courant de tout. Je ne l'avais pas fait de mon plein gré, l'alcool et la drogue m'y avaient aidé. Toutefois, j'avais comme l'impression de me sentir cent fois plus mal. Je lui avais menti, durant toutes ces dernières années. Je lui avais fait croire que moi aussi, j'étais tombée sous l'emprise de l'alcool, pour un rien, comme le prétendent la plupart. Toutefois, je pense qu'il y a une raison à tout. Et ma raison à moi, c'est bien sûr lui, Sohan, mais surtout la morte de ma sœur, Kaylie. Ce petit être qui n'avait pourtant rien demandé de plus que d'être reconnu aux yeux de sa grande sœur. Une grande sœur absente, en pleine crise d'adolescence. Qui préfère regarder son émission télé plutôt que de simuler en jouant à la barbie. Si seulement j'avais su... J'y aurais joué, à ce fichu jeu. Et ça durant des heures s'il avait fallu. Pourtant, c'était trop tard. J'étais à présent au fond du tunnel, dans le noir, seule. Être seule, je l'avais bien voulu. C'était moi qui m'isolait depuis des semaines, ne donnant plus de nouvelles à Sohan, ou du moins le strict minimum. La preuve, c'était bel et bien lui qui était venu jusqu'à moi ce jour là. Il fut un temps où je n'aurais pu laisser passer une semaine sans aller le voir. Aujourd'hui, tout était... Différent. Je ne me reconnaissais plus moi même à vrai dire. J'étais devenue le genre de fille que je prenais autrefois soin de détester. Droguée, inconsciente, désespérément amoureuse. De quoi vous détruire en l'espace de quelques mois. Et voilà le résultat. Comme le dit si bien Sohan, je ne suis plus que l'ombre que moi même, destinée à pourrir au fin fond de cet appartement minable, au sein de ce quartier par lequel la plupart des habitants évitent de passer. Ce que je redoute le plus, à cet instant précis, c'est la réaction de Sohan. Que va-t-il penser de moi ? Quel regard portera-t-il sur moi à présent qu'il est au courant de tout ? Me pardonnera-t-il ? Après tout, il m'en veut déjà bien assez comme ça. C'est déjà bien trop dur à supporter. Serais-je capable d'en supporter plus ? Je n'en sais trop rien. « C'est pour ça alors ? Que t'es comme ça ? Que t'es plus toi ? T'es partie avec elle, hein ? » Son ton ne change pas, et se fait même plus violent, tandis que les larmes ne cessent de ruisseler sur mes joues. Je suis à présent à terre, les jambes repliées contre ma poitrine, digne d'une demoiselle prête à être internée. Je ne sais pas quoi lui répondre. Il dit tellement de choses vraies. Oui, je suis partie avec elle Sohan. Une partie de moi est parti avec le corps de ma petite sœur ce soir de décembre. J'ai pourtant essayé de me retrouver. En vain... « Et tu sais quoi ? J'aurais préféré que tu partes avec elle plutôt que de te voir ainsi devenir quelqu'un d'autre. J'aurais préféré que tu reviennes pas en gardant avec toi tous tes putains de problèmes que je ne peux pas assumer. Tu crois franchement qu'elle serait heureuse de te voir ainsi ? Regarde toi. Même les morts, tu les déçois. Félicitations. T'as atteint des sommets Ainsley Moore. » S'il continue à s'exprimer de la sorte, je pense ne pas pouvoir tenir très longtemps. Il n'a jamais été cinglant avec moi de la sorte. Le petit garçon muet est enfin sorti de sa coquille, prêt à affronter le monde. Prêt à m'affronter moi. Il était à présent bien plus fort que moi. Il avait de quoi me tuer une bonne dizaine de fois au moins. Il avait pourtant eu raison de me dire tout ça, car c'est après ces quelques paroles que je pris soin de me relever malgré les pleurs, me rapprochant de lui pour mieux taper sur son torse - avec le peu de force qu'il me restait, ce fut donc une caresse - tout en criant ces quelques mots. « Arrête de m'appeler comme ça ! Et arrête, bon sang arrête de m'en foutre plein la gueule ! Tu crois que j'en ai pas eu assez comme ça, hein ? » Je ne m'arrêtais plus de frapper, n'attendant qu'une seule chose. Qu'il me prenne une bonne fois pour toute contre lui, qu'il m'apaise, comme il l'aurait fait il y a encore quelques mois à la vue d'une seule larme coulant sur ma joue. Je fus bien sûr arrêtée de nouveau par ses mains, qui attrapèrent mes poignets, alors que je desserrais enfin les poings. Ce fut dans un dernier souffle que je lui demandais son aide. « Sauve moi So'... » J'étais une fille perdue, autant que lui lorsqu'il était encore gamin. Je l'avais sauvé, alors pourquoi pas lui ? S'il ne m'aimait pas telle que j'étais aujourd'hui, pourquoi ne pas me faire redevenir la Ainsley de l'époque ? Aide moi Sohan... Sors moi de là.

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